La fin de la liaison Thetford Mines-Victoriaville est officielle

La Commission des transports du Québec (CTQ) autorise la demande de réduction des services d’Orléans Express. Il s’agit donc de la fin pour le service de transport par autobus entre Thetford Mines et Victoriaville.

La décision a été rendue par voie de communiqué sur le site Web de la CTQ, le vendredi 10 octobre. Les changements seront effectifs à partir du 1er janvier 2015 afin de permettre à la population visée de se préparer à ces changements. La CTQ affirme s’être rangée du côté des arguments monétaires amenés par Orléans Express.

« Lors des audiences, la compagnie a démontré que ses pertes financières étaient susceptibles d’affecter sa survie, si aucune action n’était posée. En contrepartie, elle a également fait la démonstration que la réduction de services demandée, combinée aux autres actions de son plan de redressement, lui permettrait de rétablir sa rentabilité et de maintenir en partie ses services interurbains », peut-on lire dans le communiqué de la décision. Il est également mentionné que la CTQ convoquera à nouveau la compagnie dans un an afin de procéder à une nouvelle analyse de la situation.

Le plan de redressement présenté par Orléans Express, comprenant des baisses de services et des arrêts complets, notamment entre Thetford Mines et Victoriaville, a donc satisfait la CTQ, malgré les inconvénients engendrés pour certaines régions. Avec ce plan, le service sera donc maintenu dans des endroits plus névralgiques. 

Les conclusions de la CTQ

–          Orléans a fait la démonstration que le modèle d’affaires basé sur l’interfinancement permettant d’utiliser les profits générés sur le corridor le plus rentable soit Montréal – Québec Express ne permet plus d’assurer sa rentabilité et de combler les pertes subies en région.

–          La baisse d’achalandage sur le corridor Montréal – Québec due à la concurrence de Via Rail, une entreprise ferroviaire fortement subventionnée, au covoiturage organisé et à la motorisation accentuée de la population ont occasionné des pertes financières qui se sont répercutées sur l’ensemble de son réseau.

–          La preuve non contredite est à l’effet qu’Orléans a encaissé une perte d’opération pour l’année 2013 de 3,4 millions $ et les prévisions de perte pour l’année 2014 sont de 5 millions $.

–          Malgré cette démonstration tous les intervenants ont demandé à la Commission de rejeter les demandes d’Orléans, afin de l’obliger à continuer à offrir les services existants.

–          Certains intervenants ont également demandé à la Commission de décréter un moratoire sur les demandes présentées par Orléans. Les pouvoirs de la Commission se retrouvent dans la Loi et les règlements qui la gouvernent, elle ne peut les outrepasser et elle n’a aucun pouvoir de décréter un tel moratoire. Si elle le faisait, cela équivaudrait à un refus d’exercer sa juridiction.

–          Est-il nécessaire de rappeler qu’Orléans est une entreprise privée non subventionnée à l’exception d’un programme d’urgence offert par le ministère des Transports dont elle a pu récemment bénéficier pour un montant de 450 000 $.

–          Cette aide financière d’urgence n’est pas récurrente et ne peut solutionner les problèmes financiers subis par Orléans, qui mentionne faire face présentement à une perte de 10 000,00 $ à 12 000,00 $ par jour.

–          La Commission est très sensible aux inconvénients que va subir la population des régions en accordant les demandes, mais selon la preuve administrée c’est la seule solution qui permettra à Orléans de continuer à offrir un service des régions vers les grands centres.

–          Rejeter les demandes d’Orléans dans un contexte de pertes financières de cette ampleur pourrait avoir pour conséquence de faire en sorte qu’Orléans cesse complètement ses opérations comme l’a fait sa compagnie sœur Autocars Acadien S.E.C. en 2012, dans les Maritimes.

–          La Commission comprend que les intervenants du milieu tenteront de trouver avec Orléans des solutions acceptables pour tous, et en conséquence, la Commission convoquera de nouveau Orléans en audience publique dans un an de la date de la présente décision, afin de procéder à une nouvelle analyse de la situation.

Source: www.ctq.gouv.qc.ca

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