Des coupures dénoncées par les pharmaciens-propriétaires

THETFORD. Les pharmaciens-propriétaires de la MRC des Appalaches estiment que l’adoption du projet de loi 28, qui propose de revoir la rémunération de certains services comme la préparation des piluliers, affectera la communauté et principalement les personnes âgées.

La préparation des piluliers est un service destiné à favoriser le maintien à domicile et à renforcer la sécurité dans la prise de médicaments. Les pharmaciens-propriétaires jugent qu’il est important dans la région compte tenu de la démographie.

Advenant l’adoption du projet de loi tel que présenté par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, la rémunération des pharmaciens-propriétaires de la province diminuera de 177 millions $, soit environ 100 000 $ par établissement annuellement. Le pharmacien-propriétaire du Familiprix situé à proximité de l’hôpital, Richard Bellavance, croit que les clients seront les grands perdants.

«Le ministre Barrette pourra imposer une diminution de nos honoraires. Il sera donc difficile de maintenir les mêmes heures de travail, les emplois et la livraison gratuite. Cela va diminuer l’accès aux soins de santé en fin de compte. Nous irons à l’encontre de ce que le ministre veut», a déploré M. Bellavance.

Selon lui, la proportion des gens qui sont assurés avec le gouvernement est plus élevée dans la région qu’ailleurs puisque la population est de plus en plus vieillissante. «Ce que le ministre nous demande, nous ne pourrons pas le faire parce que nous aurons moins d’argent», a-t-il ajouté.

 

 

 

 

 

 

 

Les pharmaciens-propriétaires de la MRC des Appalaches ont récemment rencontré le député-ministre Laurent Lessard pour lui faire part de leurs préoccupations. «Étant un ancien infirmier, il sait c’est quoi distribuer des pilules et la complexité pour les citoyens de prendre des médicaments. Avec ce projet de loi, nous retournons de 10 à 20 ans en arrière. M. Lessard a dit qu’il comprenait notre problème et qu’il transmettrait le message à ses collègues libéraux», a partagé Richard Bellavance.

Se disant conscient que tout le monde doit participer dans l’atteinte de l’équilibre budgétaire des finances publiques, il pense que c’est possible de faire des économies qui n’auraient pas d’impacts sur la population. «Actuellement, il y a beaucoup de médecins qui écrivent sur les ordonnances “ne pas substituer” ce qui entraîne des coûts parce que le médicament original est plus dispendieux que le générique. Nous pensons aussi que le gouvernement pourrait faire en sorte que les génériques arrivent plus rapidement sur la liste des médicaments, comme ça nous aurions de bonnes économies d’échelles», a conclu le pharmacien-propriétaire de Thetford Mines.