Des offres qualifiées de ridicules

THETFORD. Les enseignants du Cégep de Thetford et le personnel de soutien ont tenu une ligne de piquetage devant l’établissement, le mercredi 1er avril, afin de rappeler au gouvernement du Québec leurs revendications dans le cadre de la présente négociation pour le renouvellement de leur contrat de travail.

Le président du syndicat, Jean Fortin, déplore les mesures d’austérités qui se reflètent par un gel de salaire pour les employés et des coupures supplémentaires de plusieurs millions $ dans le budget de fonctionnement des établissements.

«Le gouvernement semble vouloir nous dire qu’un préalable en négociation c’est le fait que maintenant ça doit coûter moins cher pour les cégeps. Est-ce que l’on va couper sauvagement et n’importe comment? Est-ce que l’on augmentera encore le nombre d’étudiants dans les classes? Nous avons des classes de 35 à 40 étudiants et certaines d’entre elles n’ont pas assez de tables pour les accueillir», a mentionné M. Fortin au COURRIER FRONTENAC.

Ce dernier a rappelé que le Cégep de Thetford doit fonctionner avec des coupures de 800 000 $ par année. «Quand tu regardes cela, c’est la qualité des services offerts aux étudiants qui est directement interpellée et toute la question des conditions de travail également. On a l’impression que c’est purement comptable. Le gouvernement coupe sans regarder les effets sur le terrain. Un jour, il va bien falloir que quelqu’un s’ouvre les yeux et comprenne qu’une école c’est vital dans une société», a renchéri le président du syndicat.

Pour M. Fortin, il est clair que les mesures annoncées ne passeront pas comme une lettre à la poste. «Nous sommes environ 150 personnes ce matin à l’extérieur à Thetford Mines seulement. S’il faut que les négociations n’évoluent pas correctement et qu’on se retrouve d’ici quelques mois sans contrat de travail encore… il va se passer quelque chose d’encore plus sérieux. Le gouvernement le sait alors s’il ne veut pas un automne bordélique, il n’aura pas le choix d’agir», a-t-il dit.

Moins de services

L’enseignante en sciences politiques au Cégep de Thetford et l’une des organisatrices de cette mobilisation, Roxane Fortier, souhaitait par cette démarche que la population et les étudiants sachent que la convention collective des employés est échue et que les offres du gouvernement Couillard ne sont pas acceptables.

«Nous avons des offres qui sont ridicules et nous subissons les coupures aussi. Nous donnons moins de services aux étudiants nécessairement parce que ça coupe de partout. C’est à espérer que les citoyens sortent dans les rues et réalisent qu’ils ont tout à perdre de ces coupures dans les services publics», a-t-elle déclaré.

Les employés du Cégep de Thetford ne prévoient pas d’actions qui viendraient bloquer l’accès à l’établissement. «Pour l’instant, les cadres appuient nos revendications. Ils veulent la même chose que nous, soit que le Cégep fonctionne bien. Ils ne sont pas plus contents des coupures présentement», a précisé Mme Fortier.

La direction également concernée

Bien qu’il ait un devoir de réserve en ce qui a trait à la négociation pour le renouvellement de la convention collective des employés syndiqués, le directeur général du Cégep, Robert Rousseau, a indiqué que les nouvelles coupures annoncées dans le réseau collégial se feront ressentir aussi à Thetford Mines.

«Il est trop tôt pour mentionner les services qui seront coupés, car nous n’avons pas toute l’information. Nous sommes toutefois capables de faire des projections sans trop nous tromper et on se rend bien compte que ça aura des effets importants», a-t-il partagé.

M. Rousseau a indiqué que la mission de son établissement est de former des gens et de supporter le milieu par sa mission d’éducation et que lorsque les moyens financiers pour y parvenir sont à la baisse, il est plus difficile d’y parvenir.