Incursion dans le curieux monde de la thanatologie

Une journée portes ouvertes particulière se tenait ce dimanche 20 octobre. Organisée par la Corporation des thanatologues du Québec, dont fait partie la Maison du patrimoine funéraire de Thetford Mines, cette activité proposait une immersion dans le fascinant monde des thanatologues, mieux connus sous le sobriquet de « croque-morts ».

Plus de quinze centres au Québec participaient à cette deuxième édition. À Thetford, les curieux se sont déplacés en grand nombre pour faire cette visite des plus intrigantes. François Gamache, de la maison Gamache & Nadeau, avait revêtu pour l’occasion son plus bel habit de croque-mort pour guider les visiteurs. Plusieurs scènes de l’histoire de la thanatologie à Thetford Mines étaient illustrées et monsieur Gamache ponctuait la visite par des péripéties et des anecdotes très intéressantes.

Du lit de mort au corbillard

La Maison du patrimoine funéraire, se trouvant sur la rue Dumais, appartenait autrefois à monsieur Lavallière, qui l’avait acquise en 1928. L’exposition permanente qui y est installée est reconnue comme la plus grande du genre au Québec.

En y entrant, les visiteurs pouvaient apercevoir des photographies et des pièces mettant en vedette les anciennes voitures que possédait monsieur Lavallière. On y apprenait d’ailleurs que d’anciens corbillards servaient aussi d’ambulance à l’époque. Il ne suffisait que d’entrer une civière et des instruments de médecine, et de mettre une lumière d’ambulance sur le toit de la voiture.

La visite se poursuivait vers un espace montrant les petits lits où les morts étaient exposés. M. Gamache a alors expliqué qu’à l’arrivée de la thanatologie, les gens voulaient que les défunts soient exposés dans leur propre maison. Les embaumeurs devaient donc préparer le corps dans une chambre de la maison et le corps était ensuite exposé dans la maison sur un petit lit que le thanatologue apportait. Les gens n’étaient pas encore exposés dans un cercueil, car ceux de l’époque n’étaient encore que des boîtes en bois assez exigus.

Témoins de l’histoire

Une scène rappelant le film « Mon oncle Antoine » était aussi présentée. On y voyait un grand traineau en bois et dessus un panier en osier pour transporter le défunt en hiver. On sait aussi, d’après le tissage de l’osier, que ces paniers étaient faits par les Abénaquis.

De vieux journaux étaient aussi sur place, ainsi que différentes cartes mortuaires du début des années 40 jusqu’aux années 90. Les visiteurs pouvaient aussi admirer des vêtements qui étaient vendus à la famille pour le défunt. De touchants habits d’enfants étaient aussi présentés, de même que des smokings chics pour les hommes plus fortunés.

Une réplique du cercueil du président JF Kennedy, en acajou, faisait aussi partie de l’exposition. Un drapeau américain d’un militaire était installé dessus. L’on trouvait également dans cette mise en scène un journal de l’époque annonçant la nouvelle de la mort du célèbre président américain, tragique événement dont le 50e anniversaire sera souligné le 22 novembre prochain.

Une autre partie de l’exposition, très impressionnante quoiqu’un peu macabre, présentait une scène d’embaumement où le sérum était injecté à la personne décédée à l’aide d’une poire. Des cercueils d’enfants, une fausse tombe et tout le mobilier que l’embaumeur apportait dans la maison du défunt lors de l’exposition du mort ont aussi attisé la curiosité des visiteurs.

Notons que cette exposition a un nouvel atout depuis près d’un mois, il s’agit d’un vieux corbillard à chevaux. Celui-ci a été utilisé pendant cinq générations à Longueuil et il date de 1895. Pour ceux qui auraient manqué la chance de participer à cette activité portes ouvertes, précisons que la Maison du patrimoine funéraire de Thetford est accessible au public sur rendez-vous.