Le Kilimandjaro: un défi personnel pour aider son prochain

THETFORD – Le Kilimandjaro pour la docteure en médecine podiatrique et sourde de naissance Audrey Lessard signifie beaucoup plus qu’un exploit personnel. Il s’agit d’un moyen pour elle d’aider une cause qui lui tient à cœur, celle de la fondation Mira. 

C’est au mois de janvier 2013 que l’idée a germé dans sa tête. La visite d’une patiente et son histoire a fait naître en elle un désir de s’impliquer. « Cindy a quatre enfants et elle est aveugle. Elle m’a parlé du projet de participer pour faire le Kilimandjaro. J’ai toujours voulu m’impliquer dans une belle cause comme Mira », dit-elle par l’entremise de son interprète, Josée Cyr.

« L’histoire de Cindy m’a beaucoup touchée. Je voyais son petit garçon, deux ans et demi, qui aidait sa mère. Il lui montrait où étaient ses souliers et lui donnait ses bas quand elle est venue me voir comme patiente. Elle est en attente pour avoir un chien et c’est très long », ajoute-t-elle. Audrey ne pourra pas aider directement Cindy avec la fondation Mira, mais indirectement, elle pourra contribuer à améliorer ses chances d’avoir un chien-guide.

Une expérience de vie

Après sa rencontre avec Cindy, elle s’est informée auprès de la fondation et a vu que l’aventure était possible pour elle. Son rêve devenait réalité. La prochaine étape? Amasser des fonds, soit 17 000 $ pour partir vers l’Afrique où se trouve la montagne. « Je suis rendue à la moitié et il me reste de quatre à cinq mois pour amasser l’autre moitié », explique-t-elle.

Une bonne partie de ce montant ira directement à Mira afin de défrayer les coûts dispendieux d’un chien-guide. En effet, un chien coûte un total de 10 000 $ à élever et éduquer avant d’être remis à une personne qui en a besoin. C’est donc ce montant, plus les 7 000 $ pour le voyage, qu’Audrey doit amasser avant son départ en juillet prochain.

Si elle ne réussit pas à arriver au montant demandé, elle devra elle-même débourser la différence ou abandonner et l’argent recueilli restera à Mira. « Moi je n’abandonnerai pas », assure-t-elle.

C’est le 17 juillet que se fera le départ. Le Kilimandjaro est la plus grosse montagne d’Afrique, situé en Tanzanie, il accueille chaque année des randonneurs des quatre coins du monde. « Là-bas, ce sera l’hiver. Le jour, il fait de 8 à 15 degrés Celsius. La nuit, la température peut descendre jusqu’à -20 degrés », raconte Audrey. La montée durera environ cinq jours et la descente deux jours.

Appréhension due à sa condition

Au début du projet, la montée du Kilimandjaro devait se faire en compagnie de son ancienne interprète, Patricia. À la suite d’une grossesse inattendue, Audrey s’est retrouvée sans assistante. La jeune femme a alors commencé à appréhender le voyage en raison de la limitation due à sa condition.

« Quand Patricia m’a dit qu’elle ne pouvait plus venir, je me demandais si j’allais le faire quand même. Je me demandais aussi quels seraient les risques et les dangers, explique-t-elle. Je ne voulais pas m’empêcher de le faire à cause de quelqu’un qui ne venait pas comme interprète. Je suis capable de me débrouiller. » Elle a rencontré l’équipe avec laquelle elle fera la montée et ses doutes se sont dissipés. 

Besoin de la générosité des gens

Audrey a encore besoin de dons pour son voyage. Les personnes intéressées à l’aider elle et plus particulièrement la fondation Mira peuvent le faire en visitant le site Web www.kilimira.ca. Il suffit de visiter l’onglet « Faites un don » et d’inscrire le nom d’Audrey Lessard avec le don. Les gens intéressés peuvent aussi communiquer avec elle par courriel au drelessard@gmail.com. Tout don de 20 $ ou plus donnera un reçu aux fins d’impôt.