Un véritable exemple de courage

Atteint d’un cancer irréversible, le résident d’East Broughton David Nadeau a décidé de continuer de se battre, pour lui et pour tous ceux atteints de ce mal. C’est pourquoi il participera en juillet prochain au Cyclo-défi Enbridge, un trajet en vélo de plus de 200 kilomètres en deux jours entre Montréal et Québec, afin d’amasser des fonds pour la recherche sur le cancer.

Plus précisément, l’argent recueilli par les participants du Cyclo-défi soutient des programmes essentiels de recherche, de traitements, de soin et de prévention au Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif et chez ses partenaires à travers le Québec. David Nadeau y est associé puisqu’il fait partie d’un protocole de recherche de l’Université Laval associé à l’Hôpital général juif.

«Quand on m’a annoncé le diagnostic du cancer irréversible en octobre dernier, je n’avais pas de porte de sortie. Le protocole de recherche que l’on m’a offert m’a redonné de la lumière. J’ai donc décidé de participer au Cyclo-défi afin de redonner. Je ne suis pas tout seul à être pris avec cette maladie. Si cette recherche et les autres ne m’aident pas moi, j’espère que ça va en aider d’autres», raconte l’homme de 47 ans.

Jusqu’à maintenant, David Nadeau a réussi à amasser plus de 3200 $. Son équipe de huit participants en est rendue à plus de 19 000 $ sur un objectif de 25 000 $. «J’ai choisi des gens d’East Broughton et de Saint-Jacques-de-Leeds qui ont été affectés par le cancer chez un proche. Nous avons tous une motivation personnelle pour y participer», explique-t-il.

Ce dernier s’entraîne d’ailleurs tous les jours afin de garder la forme et de se préparer au défi qui aura lieu les 9 et 10 juillet. «Mon but est de me rendre jusque-là et de le faire au complet. Mes médecins me disent d’y aller à fond. Ils sont impressionnés que je sois rendu là et d’être capable de faire ce que je fais», dit-il.

Dans le 10 %

Le premier cancer de David Nadeau a été diagnostiqué en 2012, il venait tout juste d’avoir 43 ans. Il s’agissait d’un cancer des amygdales. «Je pensais que j’étais trop jeune pour être touché par cette maladie impitoyable», mentionne le père de famille.

Malgré le choc de cette annonce, les médecins étaient positifs quant à ses chances de guérison. «Je crois que c’était autour de 90 % que ça vire du bon côté. Les premiers traitements de chimio se sont bien passés. J’allais de mieux en mieux», se souvient-il.

Trois ans après son premier diagnostic, David Nadeau n’en avait que pour six mois encore de suivis quand les symptômes sont revenus. «J’ai repassé des tests après lesquels on m’a annoncé que mon cancer s’était propagé dans les poumons, dans l’œsophage et dans les ganglions du cou, il était irréversible. Je suis malheureusement tombé dans le 10 %.»

Trois diagnostics plus tard, les médecins répétaient tous la même chose, un cancer irréversible et on ne lui donnait qu’un an à un an et demi avant de mourir. «Je me suis dit que ça ne pouvait pas finir comme cela. Ils m’avaient demandé de me battre pendant des mois et là c’était terminé. J’ai offert d’entrer dans des recherches pour voir s’il y avait quelque chose qui pourrait m’aider, mais pour les médecins, il n’y avait rien à faire», se rappelle celui qui travaillait auparavant pour la Municipalité de Saint-Pierre-de-Broughton.

Une recherche possible

Après un voyage dans l’Ouest canadien, on lui offre en novembre un protocole de recherche de l’Université Laval, en partenariat avec l’Hôpital général juif de Montréal.

«Je suis parti dans l’Ouest canadien pour faire retomber la poussière. Je suis allé voir des amis. En revenant, j’avais un rendez-vous avec un autre hématologue. Je suis tombé sur docteur Félix Couture. Il est en charge du centre de recherche à l’Université Laval. Il m’annonce que j’étais admissible à un protocole de recherche.»

À partir de ce moment, David retrouve une motivation pour se battre. «Je lui ai répondu que je n’avais pas de lumière auparavant, mais qu’il venait de m’en donner une alors j’ai embarqué dedans. Je suis prêt à faire tous les sacrifices nécessaires. On m’a donné l’heure juste, ça ne guérira jamais, mais les médecins veulent essayer des choses.»

Afin d’y participer, il doit respecter plusieurs règles, dont se garder en excellente forme physique. Il reçoit des traitements tous les 20 jours, de la chimio pendant deux heures et le médicament de recherche pendant 45 minutes. Il continue aussi une chimio pendant quatre jours chez lui par la suite.

«Je ne cacherai pas que c’est très difficile. Pendant sept jours, je souffre de plusieurs effets secondaires. Je n’ai que quelques jours par la suite pour me remettre avant la prochaine dose. Toutefois, j’ai de bons résultats jusqu’à maintenant», explique-t-il.

«J’essaie d’être positif tous les jours, mais certains sont plus difficiles que d’autres. C’est difficile aussi pour mes proches. Même s’il ne s’agit que d’une recherche, j’espère que le 10 % va revirer du bon côté. Si je vis encore dix, cinq ou seulement deux ans, et bien, ce sera déjà ça de gagné.»

Comment faire un don?

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