Denis Langlois est préoccupé par le projet de fusion

THETFORD. «Tout est axé sur l’équilibre budgétaire et le gouvernement est prêt à scraper des services pour atteindre l’approche qui est purement comptable», a mentionné le président de la Commission scolaire des Appalaches (CSA), Denis Langlois, en réaction au projet de fusion des libéraux.

Le plan proposé par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, prévoit le regroupement de l’organisation thetfordoise avec celles de la Beauce-Etchemin et de la Côte-du-Sud. La nouvelle entité desservirait une clientèle de 41 000 élèves et couvrirait de Saint-Roch-des-Aulnaies dans l’Islet jusqu’à Beaulac-Garthby. La Polyvalente de Black Lake perdrait sa clientèle en provenance de Saint-Ferdinand, tandis que l’établissement de Disraeli n’accueillerait plus celle de Stratford et Saint-Martyrs.

«Disons que c’est le gouvernement qui décide plus qu’autre chose et ça semble être une commande provenant directement du Conseil du Trésor pour diminuer les coûts. Actuellement, nous n’avons aucune information sur les économies qui seront réalisées», a mentionné M. Langlois.

Ce dernier ignore également de ce qu’il adviendrait des membres du personnel. «Nous sommes dans le brouillard. Nous allons revenir au conseil des commissaires avec ce plan afin de voir comment nous pouvons en tirer le meilleur», a-t-il ajouté.

Denis Langlois a indiqué que le gouvernement du Québec tient à un nombre réduit de commissions scolaires et qu’il n’y a presque pas de marges de manœuvre pour les organisations. «Lors des élections scolaires, nous savions qu’il se passerait quelque chose et c’est pour cela que je suis revenu. Je savais que ça jouerait serré.»

Il croit que la région sera perdante dans tout cela puisque le centre de décisions risque de se retrouver en Beauce à compter de juillet 2016. «C’est ça qui est triste dans l’histoire. Les gens ne le réalisent pas. Les décisions ne seront plus prises dans notre communauté. Il y aura peut-être des centres de service, c’est justement cela qu’il faut négocier.»

La promesse électorale de Philippe Couillard

Lors de la dernière campagne électorale, le premier ministre Philippe Couillard disait qu’il protégerait les petites commissions scolaires comme celle des Appalaches et couperait plutôt dans la bureaucratie. «Les gens n’ont pas besoin d’être inquiets quant à leur commission scolaire. Je sais à quel point la proximité avec les commissions scolaires est importante dans les régions», disait-il.

Ce dernier mentionnait vouloir couper 500 postes au ministère de l’Éducation à Québec. «C’est ce qui pose problème présentement. On va aussi supprimer les directions régionales qui doublaient les commissions scolaires. On veut les conserver les commissions scolaires et l’on ne fera pas de fusions forcées», avait-il ajouté.

Le président de la CSA est d’accord à l’effet que tout le monde doit faire sa part pour atteindre l’équilibre budgétaire, mais il est très préoccupé pour la suite des choses. «Il faut comprendre que dans une région comme la nôtre, quand tu déplaces ton siège social et que les emplois s’en vont, nous perdons au détriment d’autres régions. Nous devenons une sous-région et c’est ça qui est inquiétant.»

Laurent Lessard réagit

Le député-ministre de Lotbinière-Frontenac, Laurent Lessard, disait lui aussi en campagne électorale qu’il s’opposerait aux fusions des commissions scolaires. «Je tiens à vous mentionner immédiatement que je vais m’opposer farouchement et férocement à toute fusion forcée des commissions scolaires.»

Ce dernier a réagi via son attaché politique Jean-Philip Gagné. «Lors de la dernière campagne électorale, j’ai affirmé que je m’opposerais à une fusion des commissions scolaires qui ne respecterait pas certains principes fondamentaux. Il est donc certain que je vais questionner le processus actuel pour m’assurer qu’il respecte ces principes. Je parle du bénéfice sur le plan financier, d’une protection du territoire adéquate, de gains d’efficacité significatifs et de pouvoirs accrus pour les écoles. Je vais rencontrer mes instances pour savoir comment ils voient les propositions du ministre et je ferai les représentations appropriées à mon collègue.»