Thomas Chabot repousse les limites

THETFORD. Thomas Chabot a atteint un nouveau sommet la semaine dernière en mettant la main sur le titre de champion canadien chez les 57 kg, en plus de celui de meilleur boxeur juvénile du tournoi, et ce, pour une deuxième année de suite.

«C’est vraiment spécial d’avoir fait ça. Nous pensons même que c’est la première fois qu’un boxeur remporte ce trophée deux années de suite. Il y a de bons boxeurs qui sont passés là, comme Adonis Stevenson et Jean Pascal, et ils n’ont pas fait ça», soutient le père-entraîneur de Thomas, Constant Chabot.

L’adolescent de 15 ans a donc encore une fois été reconnu comme le meilleur boxeur canadien de moins de 16 ans. Le natif de Thetford Mines a réussi l’exploit en remportant tous ses combats par décisions unanimes des juges lors du Championnat canadien juvénile-junior tenu à Québec du 20 au 23 janvier.

«Je m’attendais à dominer, mais pas aussi facilement. Je savais que j’allais faire quelque chose de beau parce que je m’étais entraîné fort. Le plan de match était de gagner tous les rounds et c’est ce que j’ai fait», explique celui qui a commencé la boxe à 11 ans.

Lors du premier combat, Thomas affrontait Tevin Piper de l’Ontario. Il s’agissait d’un adversaire de taille puisque ce dernier avait également remporté le tournoi dans une catégorie plus basse que Thomas l’an dernier. Après un combat sans faille, le Thetfordois affrontait en demi-finale Owen Charles de l’Ontario.

«Il avait du cœur et voulait aller à la guerre, raconte Thomas. C’était un combat beaucoup plus facile pour moi parce qu’il me laissait beaucoup d’ouverture. Il voulait me faire mal, mais c’est justement comme ça que je suis capable de mieux compétitionner. Je rentre en mode survie et moi aussi je veux en donner plus et lui faire mal en retour. C’est ce que j’ai réussi à faire.»

Lors de la finale, Thomas affrontait Lucas Goodwill de la Saskatchewan. «C’était un adversaire beaucoup moins expérimenté et il ne voulait clairement pas se battre avec moi. Il se sauvait tout le temps. Je l’ai quand même envoyé au plancher, mais ça n’a vraiment pas été mon meilleur combat», admet celui qui est entraîné par Stéphane Lachance au Club de boxe de Robertsonville.

En ayant participé au Championnat canadien pour une deuxième année de suite, Thomas et son père ont pu se rendre compte de la progression du jeune boxeur. «L’an passé, parfois la décision des juges était embêtante parce qu’on avait des combats plus serrés. Sauf que cette année, c’était clair que ça allait toujours en faveur de Thomas», d’expliquer Constant Chabot.

Les commanditaires appellent

Depuis quelque temps, Thomas attire de plus en plus les commanditaires, confie M. Chabot. «Il y a deux ans, c’était plus difficile, car il commençait et les gens ne savaient pas s’il serait assez sérieux. Thomas a prouvé qu’il était sérieux. Il s’entraîne beaucoup, soit trois heures par jour et six jours par semaine. Il voit aussi une nutritionniste. Il est suivi médiatiquement à Thetford Mines, Saint-Georges et Sherbrooke. Il y a même Radio-Canada qui a fait une entrevue la semaine dernière sachant qu’il était la relève au Québec. C’est très intéressant pour une compagnie et son image», souligne le père.

Étant déjà appuyée par quelques-uns, l’équipe du jeune est présentement à la recherche d’un plus gros commanditaire qui pourrait couvrir tous les frais de compétition et d’entraînement. «Les compétitions représentent de gros coûts. Par exemple, au Championnat canadien à Québec, c’était 1500 $ pour l’hôtel et les repas.»

Direction le monde

Dans les prochains mois, Thomas participera à d’autres compétitions en préparation du Championnat du monde qui se déroulera à Kansas City cet été. Il s’agira de la plus grosse compétition à laquelle il aura participé jusqu’à maintenant. «Quand tu es champion canadien et que tu as dominé de cette façon, il faut que tu t’essaies à l’international. Pour le faire progresser, c’est nécessaire d’y aller. Il y aura 3000 boxeurs de partout dans le monde là-bas», précise Constant Chabot.

Le boxeur et son père se sont aussi fait approcher par la Fédération canadienne afin de participer à un tournoi de type «Super 8» avec sept autres pays. «Ce serait un an au complet avec un représentant de chaque pays. Les gars font ça à temps plein et n’ont pas le droit de se battre dans les galas au Québec. Le gagnant aurait un million $. Le Canada n’est pas encore embarqué, mais ça pourrait arriver», précise M. Chabot.

Le but ultime reste tout de même les Olympiques en 2020 à Tokyo. Après une carrière olympique, Thomas souhaite aussi se joindre au circuit professionnel. Pour le tandem père-fils, il n’y a pas de doute ; la boxe, c’est leur vie et les deux continueront de mettre les efforts et de faire les sacrifices nécessaires afin d’atteindre leur but.

Deux autres Thetfordois

Deux autres boxeurs thetfordois étaient présents à Québec pour le tournoi. Il s’agit de Jason Genest du Club de boxe de Robertsonville et de Kelly-Ann Côté du Club de boxe Fighter.

Genest, 16 ans, est reparti avec la médaille de bronze après avoir perdu son seul combat dans la catégorie des 52 kg chez les juniors. Cette compétition était sa première s’envergure depuis qu’il a commencé la boxe. «J’étais très fier de ma performance parce que je me suis battu contre un très bon adversaire. Je vais continuer de m’entraîner sérieusement pour viser la victoire l’an prochain», a commenté celui qui réside dans le secteur Robertsonville.

Pour sa part, Kelly-Ann Côté a remporté la médaille d’argent en perdant son combat dans la catégorie des 54 kg chez les juvéniles filles.