Le SIUCQ a offert en vain son aide à Lac-Mégantic

Le drame vécu en fin de semaine dernière à Lac-Mégantic n’a pas laissé personne indifférents à travers tout le Québec dont à Drummondville alors le Service d’intervention d’urgence Centre-du-Québec (SIUCQ), dès le lendemain, a offert à la ville sinistrée ses bénévoles et ses équipements dont son fameux véhicule multifonctionnel d’urgence.

Comme nous le confirme Dr Martin Sanfaçon, responsable des relations publiques au SIUCQ, l’organisme drummondvillois était disposé à envoyer sur le terrain la majorité de la cinquantaine des bénévoles disponibles formés à intervenir en pareille situation, ainsi que sa douzaine de véhicules dont celui qui est unique au Québec et qui constitue en quelque sorte une salle d’urgence mobile.

Bien sûr, le Dr Sanfaçon est le premier conscient que l’on ne se présente pas sur les lieux d’un pareil sinistre comme un chien dans un jeu de quilles et c’est ainsi, qu’après avoir obtenu le consentement de la direction du SICUQ, par l’entremise de Pierre-Yvan Aubé, il a joint le directeur régional de la Sécurité civile et de la Sécurité incendie de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Sébastien Doire, pour l’informer de la disponibilité des forces du SIUCQ.

M. Doire a communiqué à son tour avec sa vis-à-vis de la région sinistrée qui, selon son évaluation des besoins, a décliné cette offre, non sans avoir exprimé son appréciation pour cet élan de solidarité.

Aide aux intervenants

Même s’il ne se formalise pas de ce refus, le Dr Sanfaçon croit néanmoins que les ressources du SIUCQ auraient pu être utiles à Lac-Mégantic, ne serait-ce que pour venir en aide aux intervenants dont les sapeurs engagés dans ce combat inégal contre les wagons en feu dans ce centre-ville en ruine et les policiers chargés d’assurer la protection du périmètre dans des conditions certes difficiles.

Moins de sept minutes après son arrivée sur les lieux où il est appelé à intervenir, au dire de M. Sanfaçon, le véhicule multifonctionnel d’urgence et ses bénévoles sont en mesure d’offrir sur place tous les services d’aide médicale d’urgence, y compris la réanimation et autres besoins à donner aux soldats du feu épuisés ou, bien sûr, à la population en général.

Le responsable des relations publiques du SIUCQ reconnaît que la situation de Lac-Mégantic est particulière, en ce sens qu’il y a eu très peu de blessés en regard du nombre de disparus, mais se dit convaincu que son service de bénévoles et ses équipements, s’ils avaient été requis, auraient pu être d’un précieux secours.

Sans vouloir insister davantage sur les particularités du véhicule multifonctionnel, le médecin fait valoir qu’il s’agit d’un équipement unique au Québec qui, le cas échéant, a même la capacité de laisser monter à son bord les personnes se déplaçant en fauteuil roulant, ce qui n’est jamais inutile en cas d’évacuation.

D’ailleurs, étonné que les gens de la Sécurité civile de la zone éplorée aient ignoré cette offre de service, Martin Sanfaçon avoue qu’il a songé un instant à entrer en communication avec les services concernés, mais il s’est vite ravisé en se disant que le SIUCQ avait pour mission première d’aider les gens, pas de les embêter.

Des leçons à tirer

Bien sûr, même s’il n’est pas sur place, le Dr Sanfaçon ne se prive pas de suivre à distance les péripéties entourant l’aide à apporter aux sinistrés dans un drame de cette ampleur.

Il se dit convaincu que l’expérience de Lac-Mégantic occupera une place importante dans les délibérations annuelles des organismes gravitant autour de la Sécurité civile en février prochain.

«Il y aura sans doute beaucoup de leçons à tirer», convient le Dr Sanfaçon qui n’est pas sans savoir que Drummondville n’est pas à l’abri d’un simple déraillement ou même d’une catastrophe ferroviaire, même si l’on peut qualifier de très exceptionnel l’accident de Lac-Mégantic.

Il confesse même que le déraillement d’un train dans le centre-ville drummondvillois est un scénario qui doit être envisagé lorsqu’il est question pour un organisme comme le SIUCQ de se préparer à affronter les pires catastrophes car elles ne pourront pas toujours ne se produire qu’ailleurs.

Néanmoins, celui qui est également père de famille, affirme qu’il lui est difficile de s’imaginer ce qui ce serait produit, samedi dernier, à l’heure du Mondial des cultures, par exemple, si un train fou arrivant de Québec s’était renversé à l’entrée de Drummondville après avoir manqué la courbe.

Même s’il ne veut pas être inutilement alarmiste, Martin Sanfaçon admet qu’à toutes les fois que le SIUCQ révise ses stratégies, la voie ferrée vient toujours en tête de liste des priorités et que l’organisme a donc le devoir de s’y préparer en conséquence.

Quand à ceux et celles qui ont le pouvoir de changer les choses pour en réduire les risques, ils sont sans doute en réflexion eux aussi, mais ce n’est pas un aspect que nous avons abordé avec le responsable des relations publiques au SIUCQ.