François Dornier laisse un héritage 100% différent

Le directeur général du Cégep de Thetford, François Dornier, laissera sa place ce vendredi 20 juin. Après neuf années à la barre de l’établissement collégial, ce dernier laisse un cégep en santé à son successeur puisque son passage aura été marqué par plusieurs avancées. Alors qu’on prédisait un recul en effectif au collège, le travail de M. Dornier et son équipe aura eu pour effet de déjouer les prédictions.

Courrier Frontenac : Aviez-vous un plan précis quand vous êtes arrivé?

François Dornier : Oui et non. Arriver avec un plan, ce n’est pas une bonne approche quand c’est une organisation qu’on ne connait pas. C’est difficile de savoir où amener l’organisation quand on ne la connait pas, qu’on ne connait pas ses forces, ses faiblesses, le personnel et les défis auxquels ils sont confrontés. Ça m’a pris environ neuf mois afin de voir où étaient les difficultés et ce qu’on pourrait accomplir. 

C.F. : Comment était le Cégep à votre arrivée? 

F.D. : Le Cégep fonctionnait bien, mais le moral n’était pas bon. Il y avait plusieurs menaces qui planaient sur le Cégep et ça affectait beaucoup le moral à l’interne. Dans n’importe quelle organisation, quand une telle chose se produit, le réflexe est de se refermer sur soi. La connexion était aussi défaite avec la communauté. Par contre, la qualité était là, les professeurs donnaient les bons cours, mais il n’y avait pas de projet de développement qui rassemblait tout le monde.

C.F. : Qu’avez-vous fait pour changer les choses?

F.D. : Nous avons réuni tout le monde et avons fait une liste de tout ce qui ne fonctionnait pas. Nous nous sommes demandé qu’est-ce ce qu’on pourrait faire pour changer ça et avons mis sur pied des projets afin de changer ça. Nous avions environ 1 000 étudiants cette année et ce sera encore le cas l’an prochain, alors que la situation ailleurs au Québec se dégrade. On récolte actuellement ce qu’on a semé. Il ne faut juste pas arrêter de semer, mais je suis convaincu que c’est ce que mon successeur fera. 

C.F. : De quoi êtes-vous le plus fier de votre passage à Thetford Mines 

F.D. : Quand je suis arrivé ici, je n’avais pas d’expérience en tant que directeur d’un cégep. Je suis un chef d’orchestre, je ne suis pas celui qui joue d’un instrument. Alors pour moi, ce dont je suis le plus fier est d’avoir réuni le personnel et d’avoir contribué à modifier la culture pour devenir le cégep 100 % différent que l’on est aujourd’hui. C’est notre audace qui fait la différence. 

C.F. : Quelles ont été les difficultés?

F.D. : Être un collège en région, c’est difficile puisqu’on n’a pas le même rayonnement que d’autres. Le recrutement des élèves et du personnel sont aussi plus compliqués qu’ailleurs. Étant donné que nous sommes plus petits, c’est difficile d’offrir des tâches complètes aux professeurs. Il faut donc que ces derniers contribuent à plusieurs endroits dans le cégep. C’est finalement ce qui fait que tout le monde se sent impliqué. 

C.F.: Croyez-vous possible que le Cégep de Thetford continue à s’épanouir?

F.D. : Ça, c’est certain. Nous avons le volet recherche qui explose. Dans les 48 collèges au Québec, nous sommes le cinquième en importance au niveau de la recherche. Ce n’est pas rien, ça nous fait rayonner à travers la province. Ce n’est pas seulement une réputation provinciale, mais aussi nationale et même internationale.

C.F. : Qu’est-ce qui s’en vient pour vous?

F.D. : J’ai une année de perfectionnement qui est prévue en Europe. J’ai un essai à rédiger sur la thématique du leadership parce que c’est vraiment l’aspect que j’ai utilisé dans mon travail ici. Ensuite, dès que j’aurai identifié un autre cégep ayant besoin d’un directeur avec mon profil, je proposerai ma candidature.