ITSS : Une hausse des cas répertoriés dans la région

Le nombre d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) chez les jeunes âgés de 15 à 24 augmente depuis cinq ans en dans la région, selon l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Chaudière-Appalaches.

Selon le médecin-conseil en maladie infectieuse, Diane Morin, l’ouverture à la sexualité qui prévaut dans la province en raison des réseaux sociaux fait en sorte que le sexe est devenu plus accepté au sein de la population. De plus, les jeunes ont tendance à moins se protéger. « Avant les gens avaient peur du sida. Dorénavant, on entend moins parler de cette maladie. J’ai l’impression que les jeunes banalisent les ITSS et ils se disent que ce n’est pas grave, car un traitement règlera tout », a constaté Dre Morin, jugeant que les jeunes ignorent les conséquences qu’un ITSS peut avoir sur leur vie.

Finalement, elle pense que le retrait du cours d’éducation à la sexualité fait en sorte que les jeunes sont moins éduqués qu’avant. « Pour en apprendre plus sur le sexe, ils vont aller sur Internet. On ne parle pas de protection là-dessus », a-t-elle argué.

@ST:Statistiques

@R:Dans la région, il y a entre deux et six cas de VIH par année, soit cinq fois moins qu’à Québec. Dre Morin constate que ce sont surtout les utilisateurs de drogues ou les homosexuels qui contractent le VIH en Chaudière-Appalaches.

L’ITSS la plus répandue est la chlamydia. Bien que les données disent que les filles sont les plus touchées par cette infection, elle croit que ce n’est pas tout à fait la réalité, car les garçons ont tendance à moins consulter puisqu’ils ont moins de symptômes. « Une chlamydia qui n’est pas bien traitée peut rendre une femme infertile », a-t-elle prévenu.

Pour ce qui est de la gonorrhée, il y a environ une vingtaine de cas annuellement. La problématique avec cette maladie, c’est qu’elle développe énormément de résistance. « Chaque fois qu’il y a un nouvel antibiotique, il y a une nouvelle résistance. Ça commence à être inquiétant, car la gonorrhée crée encore plus d’infertilité chez les femmes que la chlamydia », a-t-elle mentionné.

D’ailleurs, elle a rapporté que des spécialistes prévoient une vague d’épidémie d’infertilité au Québec. Quant à la syphilis, le nombre de cas varie entre 10 et 16. Cette maladie qui a refait surface touche surtout les filles qui ignorent que leur partenaire est à risque.

La Dre Morin est satisfaite du bilan de la région, si on la compare à d’autres. Selon elle, l’efficacité des programmes de dépistage serait la raison pour laquelle, Chaudière-Appalaches se démarque. Malgré tout, elle assure qu’il faut davantage d’éducation en milieu scolaire.