«Je me suis retrouvé en 2030»

THETFORD. Le directeur général du Centre collégial de transfert de technologie en oléochimie industrielle du Cégep de Thetford (Oleotek), David Berthiaume, a récemment participé à la première mission économique du gouvernement Couillard en Chine. Il a gentiment accepté de nous raconter son expérience dans ce pays du futur.

Courrier Frontenac : Est-ce que ce premier voyage en Asie a répondu aux attentes que vous aviez lorsque vous avez soumis votre candidature à l’appel lancé par le gouvernement?

David Berthiaume : Ce fut un voyage très intéressant et très enrichissant d’un point de vue professionnel, mais également sur le plan personnel. De voir la Chine pour la toute première fois, ce fut un choc, je ne m’attendais pas à cela.

C.F. : Est-ce que c’est le changement de culture qui vous a impressionné?

D.B. : Le choc culturel n’est pas si grand. Je m’attendais à une très grande différence en ce qui a trait à la culture, mais les Chinois, du moins dans les villes que j’ai visitées, sont très américanisés. Le choc a été plus grand lors de mon premier voyage en Europe. Même si la Chine est un pays communiste, il y a beaucoup de richesse là-bas. Je me suis retrouvé en 2030.

C.F. : Dans le cadre de la mission économique, avez-vous réussi à échanger avec des représentants d’autres centres de recherche?

D.B. : Ce que je retiens, c’est mon passage au Chinese Academy Of Sciences. Il s’agit d’un regroupement de plus d’une centaine d’instituts de recherche. Chaque institut est spécialisé dans un domaine bien spécifique. On voit qu’il y a énormément d’investissements qui sont faits en Chine pour la recherche. Ils sont en train d’amener leurs recherches à un calibre international.

C.F. : Êtes-vous parvenu à signer des ententes?

D.B. : Il s’agissait d’un voyage exploratoire. J’ai réussi à établir des liens que je vais devoir continuer à développer. Je n’ai pas signé de contrat ou une entente de collaboration. C’est beaucoup trop tôt. Il y a eu une première rencontre afin de savoir qui sont les interlocuteurs pour ensuite développer des liens collaboratifs. Dans le cadre d’une première rencontre, ce n’était pas possible de signer une ou plusieurs ententes.

C.F. : Comment entrevoyez-vous la suite des choses après ce voyage?

D.B. : Des partenaires du Québec qui participaient à la mission économique semblent intéressés par certaines technologies d’Oleotek, notamment en ce qui a trait au traitement du bois. Alors, il y a des choses à développer de ce côté-là. Avec les interlocuteurs Chinois, notamment ceux du Chinese Academy Of Sciences, il y a certainement des choses que je vais vouloir explorer dans les prochaines années.

C.F. : En terminant, est-ce que pour vous c’est mission accomplie?

D.B. : L’objectif était de découvrir une nouvelle partie du monde. J’ai réalisé que la Chine était en mode développement à vitesse grand V. J’ai vu des choses, pas spécifiquement en oléochimie, mais quand même dans les technologies vertes en général. Nous pourrions peut-être développer davantage cette filière et voir s’il y a matière à faire quelque chose de concret.