Denis Bourassa : 25 ans de passion à l’Office de tourisme

Cette année, l’Office de tourisme de la MRC des Appalaches rendait hommage à l’un de ses plus grands collaborateurs, Denis Bourassa, dans le cadre de son Souper champêtre tenu au Centre de réception du Mont-Granit, le vendredi 6 février. Occupant différents postes dans l’organisme depuis 25 ans, le communicateur hors-pair est, depuis le 1er janvier, un nouveau retraité. Dans une entrevue accordée au COURRIER FRONTENAC, il nous raconte le moment d’émotion qu’il a vécu et les étapes marquantes de sa carrière.

Courrier Frontenac: Comment avez-vous vécu votre soirée hommage?

Denis Bourassa: Je ne savais pas qui serait là et comment ça se passerait. Quand je ne contrôle pas quelque chose, ça m’énerve! Le plus drôle c’est que par les années passées, j’étais l’un de ceux qui choisissaient la personne à qui l’on rendait hommage. Quand les réunions ont commencé, je croyais qu’on me laissait tout simplement de côté et je me suis fâché. Quand j’ai appris que je serais probablement la personne choisie, ça a été un choc, jamais je n’aurais cru que ce serait mon tour un jour. Ce fut une soirée merveilleuse et très émotive. J’ai été surpris de voir toutes les personnes qui se sont déplacées pour moi.

C.F.: Comment êtes-vous devenu un employé de l’Office de tourisme?

D.B.: J’y suis arrivé en 1989. Par contre, ce qui m’a amené à Thetford Mines, c’est la radio. J’étais animateur-gérant à Asbestos. J’avais déjà refusé une offre d’être directeur de programme de tout le Réseau des Appalaches, mais je l’ai par la suite acceptée. Ça faisait quelques mois que j’étais ici et je me perdais encore dans la ville, mais on m’a quand même demandé de faire partie d’un petit comité touristique. J’ai accepté afin de connaître de nouvelles personnes et m’impliquer dans la ville. Après quelques mois, je suis devenu président de Tourisme Amiante et un an plus tard, j’ai remplacé la directrice générale. Ils cherchaient quelqu’un qui pouvait vendre l’organisme dans le but de le faire connaître. Je crois avoir réussi ce pour quoi on m’avait engagé.

C.F.: Quelles ont été les plus grandes réalisations de l’organisme durant de votre passage?

D.B.: Je crois que tout ce qui concernait les visites minières a été important. Il y a 151 000 personnes qui ont participé à ces activités depuis leur début vers la fin des années 1980. Il s’agissait en majorité de personnes de l’extérieur qui venaient ici. À l’époque, nous avions carte blanche avec Lab Chrysotile. Il y avait les visites à ciel ouvert, les visites souterraines et celles avec un autobus que nous avions conçu nous-mêmes afin qu’il puisse descendre. Il y avait aussi notre Tour Eiffel, soit le belvédère qui a attiré des milliers de personnes. Cette structure a créé un sentiment d’appartenance parce que les gens de la région amenaient souvent leur visite là-bas et étaient fiers de parler de leur histoire. Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire pour le récupérer aujourd’hui. L’un des projets dont je suis le plus fier, c’est celui aidant des sites touristiques en faisant travailler des gens étant sans emploi. Au total, 145 personnes ont profité de ce projet. Nous avons même été cités en exemple pour ce concept qui a été répété ailleurs. Enfin, le kiosque touristique construit au début des années 1990 et les sentiers de quad, une rareté dans la région, ont été des ajouts notables.

C.F.: Comment le tourisme dans la région a-t-il évolué depuis les 25 dernières années?

D.B.: Autant quand je suis arrivé, le tourisme c’était pour les autres, autant aujourd’hui les gens sont très conscients de l’importance de notre industrie touristique. Elle fait travailler près de 1300 personnes à temps plein ou temps partiel dans l’hébergement, la restauration et les sites touristiques. La région est maintenant reconnue comme une destination touristique et pas seulement pour ses mines. Elle est reconnue pour le plein air et le patrimoine. Pour moi, que tout le monde en parle, c’est une grande réussite. En 25 ans, nous n’avons pas perdu beaucoup d’attraits. Nous avons réussi à les faire démarrer et à les maintenir.

C.F.: Avez-vous connu des déceptions dans votre travail?

D.B.: Il n’y a pas vraiment de déception véritable. De la manière dont nous avons fonctionné, nous ne lancions rien sans savoir que la porte était ouverte et si c’était possible. C’est certain que les quelques essais pour le centre de congrès qui n’ont pas fonctionné ont été décevants. Nous avions tout le temps deux prises contre nous dans le tourisme local, soit l’amiante qui était dénigré et le manque d’hébergement. Dans les dernières années, le projet stagnait et nous avons tenté de le raviver en reprenant le dossier. Nous avons maintenant deux ou trois promoteurs qui sont intéressés et ça, c’est une bonne nouvelle. Je suis confiant pour le bon dénouement de cette tentative. Le handicap de la perception de l’amiante n’a pas été facile à surmonter, mais je crois que nous nous en sommes bien sortis. Ceux qui persistent avec cette vision sont ceux qui veulent fermer les régions à tout prix.

C.F.:Qu’est-ce qui vous attend dans la prochaine année?

D.B.: Il faut que j’apprivoise la retraite. C’est un plaisir de découvrir le fait de ne pas être pressé le matin et de prendre le temps de boire mon café à la place de déneiger ma voiture. Je vais continuer de m’impliquer dans le domaine du patrimoine et j’ai quelques projets en ce sens qui pourraient voir le jour.