Climat tendu entre la Ville et ses employés cols bleus

THETFORD. Rien ne va plus entre la Direction des travaux publics, du génie et de l’environnement de la Ville de Thetford Mines et les quelque 90 employés cols bleus dans le cadre du renouvellement de la convention collective. Ils ont voté à 87 % en faveur de la grève qui pourrait être déclenchée à tout moment.

Le contrat de travail des employés cols bleus a pris fin le 31 décembre dernier. Après seulement quatre rencontres, le ministère du Travail a été obligé de nommer un conciliateur à la demande de la Fédération indépendante des syndicats autonomes (FISA).

«Cela reflète le climat de travail qui est malsain et qui s’est détérioré depuis un peu plus d’un an. Plusieurs griefs ont été déposés et il y a eu des auditions. Nous voulions régler certaines choses en ce qui a trait aux salariés temporaires et nous nous sommes fait dire que si nous touchions à cela que nous irions en conciliation», a déploré le conseiller syndical et négociateur dans ce dossier, Jocelyn Beaulieu.

«Nous avons fait notre bout de chemin et dès que nous sommes arrivés avec les horaires de travail, il n’y avait aucune marge de manœuvre par rapport à nos demandes. Nous avons alors demandé la conciliation», a-t-il ajouté.

Ce dernier refuse pour le moment d’accuser la Ville d’être de mauvaise foi, mais il estime que les négociations avancent à pas de tortue. «Imaginez, nous ne sommes même pas rendus au plan monétaire. Ça fait plusieurs années que je négocie et c’est la première fois que ça arrive que nous soyons obligés d’aller en conciliation après seulement quatre rencontres», a déclaré M. Beaulieu au COURRIER FRONTENAC.

Jusqu’à présent, les parties ont tenu deux rencontres en présence du conciliateur et d’autres sont prévues les 4, 5 et 18 juin. Advenant le déclenchement d’une grève, celle-ci pourrait durer une journée ou même être illimitée dans le temps.

La Ville répond

De son côté, le maire Marc-Alexandre Brousseau estime que les gestionnaires ont négocié et discuté de bonne foi tout en gardant en tête le respect du budget et la capacité de payer des contribuables. «Dois-je rappeler qu’au cours des derniers mois, la Ville a conclu des ententes avec la Sûreté municipale, ses cols blancs, ainsi que ses cadres? Le tout s’est réglé sans négociateur externe et avec un nombre relativement limité de rencontres dans tous ces cas.»

Lors des deux derniers processus de négociation entre le syndicat des cols bleus et la Ville, qui se sont conclus en 2005 et 2010, les pourparlers ont duré plus de deux ans avant d’en arriver à un règlement. En 2005, un conciliateur avait également été mandaté. Il y a cinq ans, les deux parties s’étaient rencontrées à 16 reprises, et ce, à compter du dépôt des demandes des cols bleus en septembre 2008.

«Dans le présent processus de négociation, il y a eu à ce jour quatre rencontres en y incluant celle du dépôt des demandes syndicales le 5 décembre dernier. Il n’est pas toujours évident de trouver des disponibilités communes afin de fixer les rencontres, mais dire que le processus progresse à pas de tortue est exagéré. Nous sommes présents à la table pour négocier efficacement, équitablement et rigoureusement», a mentionné le directeur général de la Ville et ancien directeur des travaux publics, Olivier Grondin.

Par ailleurs, le maire Brousseau estime que le syndicat a déposé des revendications majeures qui pourraient avoir un impact important. «Nous espérons arriver à une entente dans les meilleurs délais afin que les citoyens aient accès à tous les services auxquels ils ont droit, et ce, sans perturbations. Dans le cas où les salariés cols bleus déclencheraient une grève, nous nous assurerons que les services essentiels soient fournis aux citoyens», a-t-il conclu.