Lettre ouverte de la Commission scolaire des Appalaches

Dans le cadre de la rentrée scolaire et à la lumière de diverses informations véhiculées dans les médias depuis quelques mois, il nous apparait important de faire le point sur la situation qui prévaut à la Commission scolaire des Appalaches ainsi que dans l’ensemble du réseau des commissions scolaires.

Les élus scolaires

En mai dernier, le nouveau ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, à peine arrivé en poste, annonçait la fin des élections scolaires, et ce, sur la base du taux de participation anémique et du coût élevé de celles-ci. Pourtant, pas de remise en cause des autres élus dont le pourcentage d’élections par acclamation est élevé et des coûts engagés pour la tenue de ces élections. La proposition du ministre est de remplacer les conseils des commissaires par des conseils d’administration formés de parents, d’organismes communautaires, certains membres du personnel de la commission scolaire et d’élus municipaux. Ces personnes seraient nommées dans ces conseils d’administration au même titre que dans le réseau de la santé. Qui va donc y gagner? Est-ce la population ou le ministre qui sera représenté? Ces conseils d’administration devront rendre des comptes à celui qui les a nommés sans «partisanerie» sans doute. Que reproche donc le ministre aux commissaires actuels dont le profil à l’échelle de la province est assez évocateur? Parité entre homme et femme, scolarisation élevée, diverses compétences, acteurs dans des emplois très variés et parents pour plusieurs, donc des conseils des commissaires représentants de la population avec un mandat très spécifique, celui de la réussite des élèves sur son territoire, et ce, en distribuant de façon équitable les ressources et en soutenant ceux ayant des besoins particuliers. Il ne s’agit pas d’une gestion territoriale des ressources pour favoriser un secteur plus qu’un autre, mais d’une vision globale des besoins en toute impartialité, voilà ce qui est en jeu. Les perdants dans cette improvisation de changement de gouvernance ce sont les parents et les élèves. Un palier électif près des gens pour une mission aussi importante nous parait essentiel. Le gouvernement doit cesser de jouer comme il le fait dans le réseau de l’éducation depuis des années, soit l’essai et erreur. Une fois la démocratie scolaire disparue, il sera difficile de la ramener.

Compressions budgétaires

Des compressions par-dessus compressions, cette année c’est 150 millions $ l’effort budgétaire demandé à l’ensemble du réseau des commissions scolaires, soient près d’un milliard depuis 2010-2011. À la Commission scolaire des Appalaches, nos coupures pour 2015-2016 représentent près d’un million de dollars. On nous demande de couper au niveau administratif, nos dépenses dans ce secteur sont de l’ordre de 4.9 %, ce qui représente un taux très bas. Cessons de nous faire croire que les coupures du gouvernement n’ont pas d’impact sur les services aux élèves. Nos plans d’organisation scolaire au primaire, au secondaire, à la formation professionnelle et à l’éducation des adultes ont été faits dans le respect des ententes nationales, notre marge de manoeuvre est donc inexistante. On tente de faire passer l’odieux trop souvent sur les commissions scolaires, il ne faut pas être dupe, des coupures de cette ampleur finissent toujours par atteindre les services aux élèves, ce sont donc ces services qui finissent par écoper.

Notre personnel, la réussite de nos élèves

Notre personnel a à coeur la réussite des élèves et nous ne pouvons qu’en être fiers. Nos taux de qualification et de diplomation sont passés de 85 % à 87,9 % et tous continuent à travailler à l’augmenter pour le bien de nos élèves. Cet investissement on devrait le retrouver au niveau de notre gouvernement qui, tous partis confondus, en fait régulièrement sa priorité lors des élections en soulignant à chaque fois l’importance de l’éducation. Toutefois, le système d’éducation s’essouffle de ministre en ministre et de coupure en coupure. Bien que notre réseau soit envié par plusieurs, les compressions budgétaires s’accumulent et les investissements pourtant nécessaires ne sont pas au rendez-vous. Le personnel a besoin et mérite d’être valorisé tout comme les travailleurs de tous les secteurs d’activités. Leur tâche est loin d’être simple et ce n’est sûrement pas en gelant leur rémunération et en alourdissant leur tâche que nous allons améliorer notre système d’éducation ou encourager l’entrée en carrière. Nous devons investir en éducation, car chaque dollar rapporte des dividendes.

Si nous voulons une société québécoise qui continue à se développer, nous sommes persuadés que la gouvernance actuelle des commissions scolaires est la mieux placée pour répondre aux besoins éducatifs et communautaires de notre milieu. Nous souhaitons ne pas être les seuls à y croire au bénéfice de nos 5 128 élèves.

Bonne année scolaire à toutes et à tous,

Denis Langlois, Président Commission scolaire des Appalaches

Pascal Poulin, Président du comité de parents