Cégep de Thetford : une grève générale illimitée à l’horizon

THETFORD. En négociations depuis plusieurs mois pour une nouvelle convention collective, les enseignants du réseau collégial québécois, incluant le Cégep de Thetford, pourraient bien en venir à une grève générale illimitée dès la mi-septembre.

Les pourparlers avancent à pas de tortue a soutenu le président du comité exécutif du Syndicat des enseignants du Cégep de Thetford, Jean Fortin, en entrevue avec le COURRIER FRONTENAC. «La convention est échue depuis le 31 mars et les négociations durent depuis six mois environ. On doute de la bonne foi de vouloir rapidement arriver à une entente. Disons que ça tourne beaucoup autour du pot», a-t-il affirmé.

Alors que des moyens de pression sont prévus d’ici là, Jean Fortin ne s’étonnerait pas de voir un vote positif pour une grève générale illimitée. «Un peu partout dans le secteur public, les gens se préparent pour la guerre. Nous avons des assemblées qui s’en viennent pour décider de la nature des moyens de pression et de leur portée. Au milieu septembre, nous aurons un vote sur la grève. Je ne peux pas vous annoncer si les membres voteront en faveur, mais ça pourrait très bien aller jusque-là. Il y aura certainement des choses qui vont avoir lieu», a-t-il raconté.

«Les enseignants ne sont pas des progrèves. Ils trouvent que ce serait bien déplorable d’en arriver là, mais si nous sommes pris pour le faire et que le gouvernement continue à ne pas vouloir négocier, ça pourrait bien arriver», a poursuivi le président du comité exécutif.

Revendications

Deux points principaux caractérisent les négociations entre les syndicats des enseignants et le gouvernement. Dans un premier temps, il s’agit des salaires alors qu’on leur propose un appauvrissement à long terme a souligné Jean Fortin.

«On nous offre 3 % d’augmentation sur cinq ans. Quand on sait que l’inflation est environ à 2 % par année, cela veut dire que tu as besoin de 10 % pour garder ton pouvoir d’achat. Il y a aussi la question des régimes de retraite qui préoccupe beaucoup notre monde puisque ça pourrait être bien plus compliqué prendre sa retraite», a-t-il expliqué.

Toutefois, le point principal de ces négociations est celui des conditions de travail. Les syndicats estiment que le résultat de la convention collective qui est présentement offerte sera un alourdissement de tâche de l’ordre de 10 %.

«Un enseignant de cégep est tenu d’être disponible pour 32 heures et demie par semaine. Cela inclut les cours, l’encadrement aux étudiants, la préparation et les corrections, a confié Jean Fortin. Ce qu’il faut comprendre par contre, c’est que les gens qui sont à temps complet font bien plus que 32 heures et demie par semaine. Nous avons déjà des classes qui débordent et en haussant la tâche, on ne hausse pas les salaires.»

Lors de la mi-septembre, le vote comprendra deux volets, soit la décision de déclencher ou non une grève générale illimitée pour les enseignants du Cégep de Thetford et la décision de se rallier à leurs confrères des autres cégeps s’ils votent pour une grève. Donc, si les enseignants thetfordois votent contre une grève, mais s’ils sont en faveur lors du vote de ralliement, la grève aurait quand même lieu à Thetford Mines.

Moyens de pression à la CSA

Le Syndicat de l’enseignement de l’amiante devrait en savoir davantage sur les moyens de pression à venir à la Commission scolaire des Appalaches (CSA) ce mercredi 2 septembre. Son président, Francis Jacob, doit assister au conseil général de la CSQ dont la question sera à l’ordre du jour. Ce dernier s’attend à recevoir une demande pour un vote de grève, mais il ignore s’il s’agira d’un mandat pour une journée, trois jours ou pour une durée illimitée. (JHS)