Vers une agriculture progressive, moderne et renouvelée

AGRICULTURE. La MRC des Appalaches a maintenant son propre Plan de développement de la zone agricole (PDZA). Celui-ci, qui s’échelonnera sur une période de cinq ans, a pour but de mettre en valeur ce secteur d’activité en favorisant son développement durable.

Il s’appuie sur une vision proposée par les membres des comités de travail et par les participants réunis au forum de consultation tenu en février dernier.

Le PDZA servira en quelque sorte de guide pour assurer le suivi des 16 actions à prioriser. Il prévoit notamment l’embauche d’un coordonnateur agroalimentaire, la mise en place d’un incubateur d’entreprises agricoles et d’un centre de transformation, la promotion de l’identification régionale «Le goût de chez nous», la mise en place d’une banque de terres et de bâtiments agricoles disponibles, ainsi que la caractérisation des friches en vue d’en maximiser l’utilisation.

Pour le préfet de la MRC des Appalaches, Paul Vachon, la création d’un centre de transformation agroalimentaire est un des projets qui doit absolument voir le jour. «Nous n’avons rien sur le plan de la transformation dans la région. Cet endroit permettrait aux producteurs d’y envoyer leurs fruits et légumes pour qu’ils soient transformés, puis retournés sur le marché public. Les citoyens auraient ainsi accès à des produits frais provenant de leur campagne», a-t-il mentionné.

Ce projet est évalué à 2,9 millions $. Une demande de financement a d’ailleurs été déposée auprès de Développement économique Canada (DEC).

L’occupation du territoire figure également dans les priorités de la MRC. «Nous avons beaucoup de terres n’ayant jamais été cultivées. Il n’est pas encore question de le faire parce que nous avons des lois contraignantes nous empêchant d’aller de l’avant. Nous pensons être capables de mettre en production ces terres-là. Il faudra dans un avenir plus ou moins rapproché travailler là-dessus», a ajouté M. Vachon.

Un travail de concertation

Le représentant du Syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) des Appalaches, Michel Nadeau, a indiqué que son organisation a grandement contribué à l’élaboration du PDZA. «Je pense que ce processus a permis à l’UPA d’établir des relations avec la MRC alors que celles-ci étaient auparavant plutôt froides. Nous voulons participer pleinement dans cette démarche et offrir toutes les ressources à notre disposition.»

Selon lui, l’agriculture représente un important tissu social pour les petites municipalités et si celui-ci se défait, plusieurs d’entre elles pourraient être appelées à mourir. De plus, il estime que le milieu agricole engendre d’importantes retombées économiques. «C’est une activité rapportant au moins 110 millions $ par année dans notre MRC. C’est un actif d’un demi-milliard $ en incluant tous les bâtiments agricoles. Si, du jour au lendemain, l’agriculture venait à disparaître, je peux vous dire que ce serait dommageable pour les petites municipalités», a renchéri M. Nadeau.

Partenariat transpacifique

Le représentant du Syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) des Appalaches, Michel Nadeau, croit que l’entente intervenue au cours des dernières semaines a créé de l’incertitude et de l’insécurité chez les producteurs agricoles et leur relève.

Il a toutefois précisé que celle-ci ne sera pas ratifiée avant deux ans. «Cela nous donne le temps de prendre du recul afin d’évaluer les impacts et prendre les moyens appropriés pour y remédier. Je crois que nous avons en quelque sorte reçu un signal d’alarme. Ceux à l’origine de l’entente ont créé une brèche dans la gestion de l’offre alors il faudra y voir très sérieusement», a-t-il conclu.

(Extrait vidéo de Michel Nadeau sur l’importance de la relève agricole dans la région.)