Réorganisation des départements de psychiatrie : bientôt à Thetford Mines?

L’abolition de postes d’infirmières auxiliaires en santé mentale effectuée en septembre dernier à l’Hôtel-Dieu de Lévis pourrait bien atteindre l’hôpital de Thetford Mines si on en croit Manon Larochelle, porte-parole de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), section Chaudière-Appalaches.

À Lévis, ce sont 27 postes qui seront abolis dans le département de la psychiatrie. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches aurait déjà avancé que la prochaine étape serait Thetford Mines. «On nous a mentionné que huit postes d’infirmières auxiliaires seraient supprimés au CSSS de la région de Thetford. Probablement qu’ils vont réafficher quelques postes d’infirmière pour pallier aux pertes en santé mentale. C’est une situation difficile à comprendre puisque du moment où on n’aura plus nos infirmières auxiliaires, cela engendrera une surcharge de travail à nos infirmières qui devront rester sur le plancher», soutient Mme Larochelle.

Bien qu’à Lévis, les infirmières auxiliaires ayant perdu leur poste en santé mentale seront réintégrées dans d’autres départements, il n’est pas encore possible de savoir si ce sera le cas à Thetford Mines. À Lévis, cela signifiera une économie de 580 000 $, dont une majeure partie sera redistribuée dans des centres de soin externes, confie Mme Larochelle.

Cette dernière déplore que cela puisse créer une diminution des services offerts aux patients à l’hôpital. «C’est encore le service à la population qui sera touché. Quand celles sur le plancher sont en surcharge, c’est la population qui écope», mentionne-t-elle.

Selon elle, cette démarche est la suite de recommandations faites en 2009 pour les départements de psychiatrie où l’on privilégiait la présence d’infirmières plutôt que d’infirmières auxiliaires. «C’est une décision drastique parce que depuis 2009, ils auraient pu le faire par attrition ou pas départ à la retraite, et ainsi, tranquillement, retirer ces postes.»

Malgré cela, elle précise que les infirmières auxiliaires sont tout à fait compétentes pour travailler dans ce secteur. «Elles sont capables d’effectuer plusieurs tâches. Pour certaines, elles ont une spécialité là-dedans alors ce n’est pas vrai qu’elles n’y ont pas leur place. Elles sont tellement habituées de voir des situations de crises qu’elles peuvent elles-mêmes alerter les infirmières quand il y a un problème.»

Un réinvestissement

Au CISSS de Chaudière-Appalaches, sans confirmer que Thetford Mines sera la prochaine étape, on affirme que les soins des patients ne seront pas touchés et que le but est avant tout de favoriser une réintégration plus rapide «Ça reste que c’est un réinvestissement et non une coupure. La clientèle reste très bien desservie. On ferme l’aile psychiatrique, mais c’est une réinsertion dans le milieu. Pour ce qui est des postes, ce sont des changements de postes et non une totale abolition», signifie l’agente d’information au CISSS de Chaudière-Appalaches, Maryse Rodrigue.

«La décision est de sortir les clients de l’hôpital plus rapidement pour les envoyer dans des ressources situées dans la communauté. Cette façon de faire est basée sur des études qui ont démontré qu’il est préférable d’agir ainsi. L’argent sera ainsi redistribué dans ces endroits», conclut-elle.