Une «petite victoire»… mais le combat n’est pas terminé

Jean Bédard s’est vivement opposé au projet de parc éolien Des Moulins depuis le début. Pour lui, l’autorisation du recours collectif signifie que les gens comme lui ont «enfin été entendus».

Le résident de Kinnear’s Mills depuis 2007 a surtout été surpris du résultat du jugement. «Il donne raison aux revendications du comité de citoyens et confirme l’importance de l’acceptabilité sociale au niveau du processus d’implantation de ces projets. Les dirigeants publics ont pris ce qui faisait leur affaire dans le rapport du BAPE pour autoriser la mise en œuvre du parc éolien Des Moulins, rejetant ainsi du revers de la main la recommandation principale dudit rapport, soit de consulter les citoyens par référendum», a-t-il réagi.

Même s’il ne réside pas directement à côté d’une éolienne, mais assez près pour faire partie du recours collectif, M. Bédard soutient entendre régulièrement le son en soirée. «Ce n’est pas un gros bruit, ce sont des infrasons, mais c’est tannant et l’entendre est un rappel de ce qui nous a été enfoncé dans la gorge», a-t-il raconté.

Ce dernier souligne également avoir lu une étude à propos de la perte de la valeur mobilière en France qui concluait que les résidences perdaient en moyenne 30 % de leur valeur. «Quand nous avons acheté en 2007, on ne nous a jamais dit que ça s’en venait. Quand j’ai su qu’on nous l’avait caché, je n’étais pas content. C’est ça leur tactique, de nous mettre devant le fait accompli.»

Outre les inconvénients des infrasons, du dérangement et de la perte de valeur mobilière, Jean Bédard déplore que le plus important ne soit pas du tout considéré. «Le social n’est plus pareil. Ces batailles ont créé plusieurs déchirements à travers les communautés, mais ce n’est pas quelque chose que tu peux chiffrer en dollars et que tu ne peux pas régler avec un recours collectif», a-t-il conclu.