Les Jeux paralympiques dans la mire d’Antoine Lehoux

Victime d’un grave accident de la route lui ayant fait perdre une jambe en 2012, Antoine Lehoux a refusé de s’apitoyer sur son sort et ses efforts pourraient bientôt le mener aux prochains Jeux paralympiques d’hiver qui auront lieu en Corée du Sud en 2018 en tant que membre de l’équipe de hockey sur luge.

Le résident d’Adstock faisait partie de la réserve de l’Armée canadienne quand un accident est venu modifier le cours de sa vie. D’autres membres des Forces et lui se rendaient à une parade pour le jour du Souvenir quand leur autobus a manqué un virage sur la route 108 en direction de Beauceville. L’engin s’est renversé et Antoine a été projeté par la fenêtre. Il est resté coincé sous l’autobus pendant plus d’une heure avant que les secours puissent l’en sortir. Sa jambe droite a finalement dû être amputée six pouces au-dessus du genou.

«L’accident a tout changé dans ma vie parce que cela signifiait plus d’armée et plus de forage dynamitage (la formation qu’il suivait à ce moment). Au début, tu penses que tout est terminé, que tu ne travailleras jamais plus et que le sport c’est fini. Je ne connaissais personne ayant eu un accident comme celui-là», raconte le jeune homme.

Par la suite, Antoine a commencé à s’informer sur Internet et a découvert qu’il y avait quand même des possibilités pour lui. Les mois qui ont suivi l’accident ont été consacrés à la réadaptation pour apprendre à marcher avec une prothèse. «C’était plus compliqué que je le pensais, mais comme j’étais un membre de l’Armée, j’ai pu aller y continuer la réadaptation», souligne-t-il.

Le hockey sur luge

C’est à la base de Valcartier qu’il a commencé à jouer au hockey sur luge grâce aux encouragements d’un membre de l’équipe nationale, aussi membre des Forces. «Je ne savais pas à quoi m’attendre parce que je n’en avais jamais vu. Le sport adapté ça ne m’intéressait pas plus que cela, je me disais que ce n’était pas vraiment du sport. Je me suis rendu compte que c’était du sport! Quand tu commences, tu n’es même pas capable de tenir sur la luge.»

Très vite, Antoine développe une aptitude pour ce sport. Lors d’un tournoi disputé à Québec, il est remarqué par un responsable de l’équipe nationale qui l’invite à un camp. Depuis deux ans, il a participé à de nombreux essais et entraînement avec l’équipe de développement canadienne. Au début du mois d’avril 2016, il prenait part à un championnat à Buffalo réunissant les équipes nationales du Canada, des États-Unis, de la Corée, ainsi qu’un club formé de plusieurs nations. Antoine a été l’un des trois Canadiens sélectionnés sur cette dernière équipe puisqu’il est l’un des meilleurs joueurs en développement au Canada.

Dans les prochains mois, après avoir terminé son cours en dessin de bâtiment au Tremplin, il souhaite se consacrer pleinement à son sport afin de faire partie de l’équipe nationale. «Mon objectif est de me tailler un poste sur l’équipe qui ira aux prochains Jeux paralympiques. Je crois que j’ai une très bonne chance. Mon but est d’être en mesure de participer aux trois prochains événements en 2018, 2022 et 2026.»

Comme le hockey

Selon Antoine Lehoux, le hockey sur luge est très exigeant pour le haut du corps, surtout le dos et les épaules puisque les joueurs se propulsent et marquent des buts avec leurs bras. «Au hockey, tu as toujours un côté plus fort, mais sur luge, tu dois être ambidextre parce que tu marques et tu avances avec les deux bras. Il faut développer ton côté moins fort et acquérir la coordination des mouvements. J’adore la vitesse et le contact de ce sport», explique celui ayant joué au hockey pour des équipes mineures de Thetford Mines et pour les Gaulois de la Polyvalente de Disraeli.

Sur la glace, les exercices sont les mêmes qu’au hockey. Les joueurs pratiquent leur vitesse, leur agilité et leurs lancers. En dehors de la glace, l’entraînement consiste à renforcir les abdominaux, les triceps et les épaules.

«Le centre d’entraînement à Calgary est très bien adapté. Le programme a une bonne structure et nous sommes encadrés de A à Z. C’est l’aréna pour toutes les équipes de Hockey Canada.»

Enfin, mentionnons que le jeune homme de 22 ans participera prochainement à un camp de l’équipe de développement à Montréal. «J’ai dû faire le deuil de certaines choses, mais principalement des sports. Je les pratiquais presque tous. Je suis aussi limité dans la marche avec ma prothèse. Toutefois, la vie continue et j’ai maintenant de nouveaux objectifs», conclut Antoine.

Le saviez-vous?

Le hockey sur luge requiert le même équipement qu’au hockey, mais avec la luge en plus. Selon Antoine, une luge faite sur mesure coûte environ 1000 $ et plusieurs pièces doivent être changées régulièrement. Les bâtons sont quant à eux formés d’une palette spéciale pour ce sport puisque les palettes pour le hockey sont différentes. Le bâton est le même, mais beaucoup plus court. Les pointes situées aux extrémités sont ajoutées puisque c’est avec elles que les joueurs se propulsent sur la glace.