Un été désastreux pour le propriétaire d’un terrain de camping

Les pertes de revenus anticipées par le propriétaire de la Marina Camping Le Grand Bleu à Saint-Joseph-de-Coleraine en raison du manque d’eau au Grand lac Saint-François en début de saison se sont avérées réalité au cours l’été.

En effet, André Bédard a confirmé au Courrier Frontenac que la situation a engendré des pertes de près de 100 000 $, bien que le niveau d’eau ait régulièrement monté de semaine en semaine. «Les vacances de la construction ont été très tranquilles chez nous. Nous étions presque vides durant les deux semaines», soutient-il.

L’incertitude en début de saison aura été catastrophique. «Nous ne pouvions pas connaître le niveau du lac pendant les vacances de la construction alors nous n’avons pas pu prendre de réservations au début de l’année. Nous ne pouvions pas avoir de garanties que nous allions avoir un niveau de lac décent. Aussi, contrairement aux autres années, nous n’avons pas eu beaucoup de demandes à la dernière minute», explique M. Bédard.

Outre les passants, le propriétaire a vu plusieurs de ses saisonniers voyager ailleurs pendant les vacances. «Nous avons été capables d’installer les quais, mais nous avons été obligés d’installer des passerelles pour avoir accès aux quais. Il y a beaucoup de saisonniers qui ont réservé à l’extérieur pour avoir accès à un lac. De nos 75 saisonniers, il devait en manquer la moitié.»

En plus des places de camping non réservées, le manque d’achalandage a eu des répercussions sur les ventes du côté du bistro-bar et du dépanneur. «Le représentant de la compagnie de bière avec laquelle je fais des affaires est même venu voir ce qui se passait. Lorsqu’il a vu le lac, je n’ai eu besoin de lui faire un dessin», raconte André Bédard.

D’un extrême à l’autre

Après avoir remonté au-dessus de son niveau minimal en juillet, le Grand lac Saint-François est monté de près d’un mètre en quelques jours lors des pluies abondantes reçues au milieu du mois d’août. Il a d’ailleurs atteint une hauteur historiquement élevée pour cette période de l’année.

Selon André Bédard, cette fois-ci, le Centre d’expertise hydrique a mieux géré le barrage Jules-Allard. «Lorsque nous avons reçu de grosses précipitations, le ministère a travaillé très rapidement en ouvrant les pelles et en les refermant le lendemain. L’hiver dernier, elles étaient restées ouvertes trop longtemps et c’est ce qui avait causé tout cela. Ils sont demeurés avec les mêmes explications, soit le manque de précipitations à l’hiver et au printemps, mais ils ont probablement appris de leurs erreurs. Du moins, je le souhaite», conclut-il.