Les opportunités explosent à l’international pour AmeriCan Structures

L’avenir semble très prometteur pour l’entreprise AmeriCan Structures de Thetford Mines. En effet, celle-ci cumule les bons de commandes qui lui permettront de fonctionner à plein régime pour au moins les cinq prochaines années.

Spécialisée dans la conception et la fabrication de poutrelles de plancher, de fermes de toit, de murs, de toitures et de planchers préfabriqués, elle a décroché des contrats de plus de 75 millions $ en Corée du Sud, en Chine, aux États-Unis et tout récemment en Nouvelle-Guinée.

«Ce n’était pas dans nos habitudes d’en avoir autant que ça. C’est le travail acharné à l’exportation depuis 2004 qui porte ses fruits», a dit d’emblée l’un des copropriétaires, René Leclerc, lors d’un entretien avec le Courrier Frontenac.

Bien que la valeur des contrats obtenus soit impressionnante, celui-ci estime que ce n’est pas si gros que cela pour son entreprise. «Nous offrons du clé en main. Nous fournissons tout. Localement, ce sont des retombées qui sont énormes parce que nous achetons du bardeau d’asphalte, des fenêtres et du revêtement à clins (clabord) ici. C’est pour cela que le chiffre d’affaires devient si énorme. Nous agissons en tant qu’entrepreneur général à l’international, sauf aux États-Unis parce qu’ils connaissent le bois.»

Le contrat obtenu en Corée du Sud prévoit la construction de 325 unités d’habitation et de petits hôtels de six chambres avec des lofts situés sur un terrain de golf. Celui décroché en Chine consiste à construire un club house de 20 000 pieds carrés et une centaine de maisons en bois. Pas moins de 2500 unités d’habitation sont également prévues à Boston.

Par ailleurs, AmeriCan Structures a développé dans les derniers mois, avec deux entreprises de Boston et de la Caroline du Nord, un mur traité contre le feu et prendra en charge sa conception. «C’est pour cette raison que notre volume va augmenter autant et que nous devons doubler notre superficie de production», a indiqué M. Leclerc.

L’usine située dans le parc industriel passera de 25 000 à 50 000 pieds carrés. Les travaux doivent être complétés ce printemps. Les investissements devraient se chiffrer, en incluant les équipements, à plus de 500 000 $. La compagnie prévoit embaucher 25 travailleurs supplémentaires afin de pouvoir répondre à la demande, soit trois employés de bureau, ainsi que des journaliers et des assembleurs.

Bon pour le Québec

Les changements climatiques obligent les pays à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et ceux-ci doivent revoir leurs normes de construction. Ces changements seront bénéfiques pour les entreprises au Canada et au Québec.

«Plusieurs pays utilisent du charbon qui pollue la planète. Ils sont en train de changer la règlementation afin que tous les bâtiments puissent avoir une norme d’isolation. C’est pour cela que le bois devient de plus en plus populaire, surtout en Asie», a dit le copropriétaire d’AmeriCan Structures.

Selon lui, cette tendance devrait s’accentuer davantage. «Nous sommes seulement qu’au début de l’erre d’aller. Cette croissance pourrait s’échelonner sur une période de 20 ans. Nous avons beaucoup de technologies dans le domaine du bois. La Chine doit s’approvisionner en Russie si elle veut en obtenir, mais ce pays n’a pas notre technologie.»

La peur de l’exportation

L’avenir de l’entreprise AmeriCan Structures serait bien moins reluisant sans le marché de l’international. Le Québec représente un maigre 5 % de son chiffre d’affaires. «Nous avons ici le Bureau de promotion des produits du mois du Québec (QWEB) qui aide les entreprises comme la nôtre à se développer à l’étranger. Toutefois, la plupart des gens ont peur d’y aller parce que c’est tellement insécurisant, mais tu t’habitues. Au départ, vendre aux États-Unis ce n’était pas évident. Maintenant, vendre là-bas ou au Québec, il n’y a plus de différence», a conclu René Leclerc.