Une entreprise de Thetford brasse des affaires à Victoriaville

Là où, jusqu’en 2013 se trouvait Sel Warwick, s’élèvera un écoquartier, projet résidentiel auquel la Ville de Victoriaville aspire depuis au moins deux ans. L’entreprise Maxima Construction, dont le siège social est situé à Thetford, a acquis le terrain (8500 mètres carrés), pour la somme de 325 000 $, des mains de la Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville (CIIV).

L’annonce en a été faite mercredi après-midi à l’Hôtel de ville de Victoriaville par le maire André Bellavance en compagnie du promoteur Louis Doyon, également président de Développement immobilier Fidélité et de l’architecte victoriavillois Alain Côté. Les deux se connaissent et travaillent ensemble depuis une dizaine d’années. Le maire a lancé la conférence en s’exclamant «On va avoir notre écoquartier.»

MM. Doyon et Côté ont présenté des perspectives de ce projet qu’ils souhaiteraient bâtir au 5, rue Boutet, un complexe «vert» abritant 60 unités d’habitation, probablement des «condos locatifs», comme le voudrait la tendance, a expliqué M. Doyon. La clientèle visée serait celle des jeunes retraités ou des jeunes professionnels.

L’immeuble pourrait abriter, au rez-de-chaussée, quelques locaux commerciaux. Là-dessus, le vice-président de Développement immobilier Fidélité, Pierre Cameron, ne cache pas que des discussions sont en cours avec Jonathan Verville, le jeune propriétaire de l’établissement Crystalina. Ce dernier avait déjà acquis, de la CIIV, une parcelle du terrain de l’ancien Sel Warwick. Rien ne dit qu’il ne pourrait pas installer son commerce à même l’Écoquartier Pie-X.

L’investissement total tournerait autour de 12 millions $ et se réaliserait en quatre ou cinq phases, le promoteur espérant pouvoir en réaliser au moins une en 2017. Le projet n’est pas «coulé dans le béton», a indiqué l’architecte de la firme victoriavilloise Lemay Côté.

Consultation publique

Parce qu’il y aura consultation publique le lundi 30 janvier à 18 h 30 à la salle du Club de l’âge d’or, située au 2, rue Drouin. La consultation vise à présenter le projet aux voisins, mais aussi au public et aux éventuels occupants du nouvel immeuble. «On veut l’avis de la population et des clients pour compléter ou bonifier notre projet, a dit M. Doyon. On a beau avoir les meilleurs architectes au monde, il faut que le projet intéresse les clients.»

La Ville avait déjà tenu deux consultations publiques où elle invitait les résidents du secteur à s’exprimer sur ses rêves d’écoquartier. La hauteur des habitations, leur volumétrie préoccupaient beaucoup le voisinage. Sur la perspective présentée, le nouvel immeuble en comporterait jusqu’à quatre étages dans certaines sections, celles-là ne donnant pas sur la cour arrière des résidents du secteur.

L’architecte s’est notamment inspiré des commentaires recueillis pour créer ce qui deviendrait une vitrine pour Victoriaville ainsi que pour le promoteur qui en serait à sa première construction du genre. Le tandem Doyon-Côté aurait aussi fait appel à des firmes spécialisées dans des mégas projets du genre, comme <@Ri>Green Building Solutions<@$> et <@Ri>Windmill Development<@$p> pour créer un quartier vert à plus petite échelle que les mégas auxquels elles travaillent habituellement.

Du bois, des jardins

Selon ce qu’a décrit l’architecte, la construction se ferait en respectant des principes écologiques, tant par ses matériaux (bois pour la structure), que par son orientation (pour profiter de l’énergie solaire), par l’aménagement d’espaces verts, de jardins communautaires, de certains toits végétalisés, de stationnements souterrains et de ses dispositifs (pour récupérer les eaux de surface). «On obtiendrait le maximum de points pour le programme Victoriaville Habitation Durable (VHD) et on appliquerait les exigences de Novoclimat.»

Quatre projets analysés

La Ville aurait analysé quatre projets différents avant d’opter pour celui du promoteur de Thetford. Les 325 000 $ qu’a déboursés l’entreprise sont bien en deçà des 560 000 $ qu’espérait la Ville de Victoriaville au moment où, il y a deux ans – janvier 2015 – la CIIV lançait un appel d’offres pour vendre le terrain acquis aux prix de 650 000 $ en 2012.

S’il n’était pas maire à l’époque, a-t-il précisé, André Bellavance dit que la Ville est loin d’être perdante. Il a rappelé que Sel Warwick, qui n’était pas tenue de rester à Victoriaville, a-t-il précisé, avait investi 6,5 millions $ pour s’installer dans le parc industriel, y maintenant une trentaine d’emplois. La perspective qu’un complexe de cinq bâtiments de 60 logements s’élève au 5, rue Boutet constitue également un avantage certain pour Victoriaville.

Et puis, a-t-il poursuivi, par sa faible empreinte écologique, son adhésion au programme VHD, sa contribution à la densification urbaine, le maire Bellavance souhaite que ce projet «fasse des petits» à Victoriaville.