La culture et le patrimoine sont des moteurs de développement économique et social

«Les élus, l’administration municipale et les citoyens démontrent depuis une quarantaine d’années leur foi dans la culture et le patrimoine comme sources de fierté et comme moteurs de développement social et économique.»

Ce sont dans ces termes que le conseiller municipal de Deschambault-Grondines, Christian Denis, a conclu la conférence d’ouverture du premier Rendez-vous régional en patrimoine bâti de la MRC des Appalaches.

L’événement, qui s’est tenu le 25 novembre dernier dans le village de Sacré-Cœur-de-Marie à Adstock, a réuni pas moins de 80 personnes, des propriétaires de maisons anciennes, des élus et employés municipaux et des passionnés de patrimoine et d’histoire. Les conférences et les ateliers de formation ont permis de sensibiliser les participants aux impacts du développement culturel, aux enjeux du patrimoine bâti, aux outils réglementaires disponibles et aux bonnes pratiques de conservation architecturale et de restauration.

«Les actions liées au patrimoine et à la culture menées par la municipalité au cours des dernières années ont permis de maintenir un tissu social fort et efficient, tout en favorisant un développement local harmonieux», a mentionné M. Denis en citant en exemple sa municipalité devenue pôle culturel régional de Portneuf, mais aussi le Saint-Élie-de-Caxton de Fred Pellerin, qui fait rayonner son village par la littérature.

La culture et le patrimoine génèrent de la beauté et de la fierté, en plus d’être un facteur de rétention et d’attraction pour les jeunes, pour les anciens résidents et pour les entreprises.

«Si les municipalités ne s’impliquent pas, il n’arrivera rien dans les régions, précise le conseiller. Les jeunes ne recherchent pas seulement un lieu pour dormir, mais ils veulent une qualité de vie, une place pour créer et innover.»

Un devoir de mémoire

Le préfet de la MRC des Appalaches et ancien enseignant d’histoire, Paul Vachon, a interpelé les élus municipaux en rappelant le devoir de mémoire qui doit guider leurs choix politiques.

«Nous devons nous souvenir de ce qui a été construit et façonné par les communautés avant nous. Nous devons être fiers de nos lieux identitaires et historiques, en prendre soin et les améliorer afin de les redonner aux générations futures.»

Une responsabilité partagée

Invité à prononcer une conférence sur les enjeux du patrimoine bâti à l’échelle municipale, l’architecte Martin Dubois, a insisté sur le fait que la protection et la mise en valeur du patrimoine étaient une responsabilité partagée, entre les trois paliers de gouvernement, les organismes en histoire et en patrimoine et les citoyens.

«Les propriétaires de biens patrimoniaux sont les principaux gardiens du patrimoine, mais tous les acteurs doivent cohabiter ensemble et s’influencer l’un l’autre afin que les différentes interventions portent leurs fruits.»

Les défis des municipalités

Les défis et les enjeux sont nombreux en matière de patrimoine bâti, autant religieux, agricole qu’industriel. «Ce patrimoine est mal aimé et souvent associé à de mauvais souvenirs, a mentionné M. Dubois en faisant référence à nos sites miniers. Dans une région où le patrimoine industriel est si important, il convient de miser davantage sur cet atout du point de vue du développement économique.»

Les élus locaux doivent aussi se préoccuper de la disparition des bâtiments agricoles qui engendre une transformation graduelle des paysages. «En plus de leur intérêt architectural et paysager, les bâtiments agricoles anciens sont les témoins de pratiques révolues et du savoir-faire de nos ancêtres. Lorsqu’un bâtiment est utilisé, ses chances de survie sont plus grandes, d’où l’importance de leur trouver une nouvelle vie.»

Face à l’importante crise que vit actuellement le patrimoine religieux, le consultant en patrimoine a rappelé le rôle majeur des municipalités face à cet enjeu. «La perte d’une église dans un village est une catastrophe autant d’un point de vue communautaire qu’architectural et paysager.»