Un combat déterminant pour Sébastien Roy

Le gala de boxe du 6 octobre prochain au Centre Vidéotron représente un important pas dans la carrière de Sébastien Roy. Le résultat de son combat pourrait en effet dicter la suite des choses.

«Si je perds, sans dire que je peux faire une croix sur ma carrière, ça me ramènerait sûrement en arrière. Ça prendrait vraiment une victoire pour espérer signer un contrat. C’est mon objectif. Si je pouvais signer avec Eye of the Tiger Management (EOTTM), ça me permettrait d’avoir cinq ou six combats par année et une aide financière. Je suis invaincu et je pense qu’ils m’aiment par rapport à ça», raconte le Thetfordois.

L’un de ses entraîneurs, Constant Chabot, confirme l’intérêt. «J’ai parlé à Camille (Estephan, promoteur d’EOTTM) et il apprécie beaucoup l’athlète. Seb est sérieux, il se présente bien dans un cadre professionnel. Il est top shape et sa boxe progresse tout le temps. Il est présentement 15e au Canada dans sa catégorie des mi-moyens», soutient M. Chabot.

Une cinquième victoire pourrait le faire passer dans le top 10 et lui permettre éventuellement de se battre pour une ceinture de championnat canadien.

«C’est le but à court terme et ça lui donnerait une crédibilité auprès d’EOTTM. Si tu n’as pas de promoteur, c’est difficile de continuer à progresser parce que tu es laissé à toi-même. Ceux qui t’appellent pour un combat, c’est qu’ils savent qu’ils peuvent te battre, tu deviens un faire-valoir. C’est le rôle que tu ne veux pas avoir», affirme Constant Chabot.

Un Mexicain comme adversaire

L’adversaire de Sébastien lors du gala du 6 octobre sera un Mexicain de 19 ans, Mario Bedolla Orozco. «On ne le connaît pas vraiment. On sait qu’il a une fiche de deux victoires, une défaite et une nulle. Son entraîneur forme ses boxeurs pour qu’ils soient hargneux, ce sont des gars qui vont à la guerre. On s’attend à mon meilleur test en carrière», explique le boxeur.

Malgré l’importance de cet affrontement pour lui, Sébastien se prépare de la même façon que les fois précédentes. «J’ai ma petite routine de boxe de quatre à cinq fois par semaine, en plus du jogging et de la musculation. J’ai aussi quelques sparring de prévus. Ça représente environ huit à dix heures d’entraînement par semaine.»

S’il signait un contrat avec un promoteur, cela pourrait aussi lui permettre de faire moins d’heures au travail et de se concentrer davantage sur son entraînement. «Je pense que j’ai un bon potentiel et il faut que je l’exploite le plus possible.»

Un cadeau tombé du ciel

Son prochain combat au Centre Vidéotron sera son troisième consécutif dans cet amphithéâtre. «C’est sûr que ça me motive, dit Sébastien. C’est un cadeau tombé du ciel. Je l’apprécie vraiment, mais ça ne change rien à ma préparation.»

«On est moins impressionnés que la première fois. À ce moment-là, c’était un peu le syndrome de l’imposteur. C’est la ligue nationale, tous les gros noms étaient là. Dans le sport, c’est le plus beau jour de ma vie et pourtant, j’en ai vécu pas mal avec Thomas», ajoute Constant Chabot.

«J’étais dans la même chambre que des gars que je regardais à la télévision, c’était quelque chose. Même histoire quand tu arrives sur le ring et que tu vois qui est assis et te regarde. Ça peut être assez intimidant, mais quand le combat commence, que ce soit au Centre Mario Gosselin à Thetford ou au Centre Vidéotron, ça ne fait plus de différence», souligne le boxeur.

Lors de son premier gala à Québec, une forte délégation thetfordoise avait fait la route pour aller l’appuyer, et l’histoire s’était répétée la fois suivante. Ceci n’était d’ailleurs pas passé inaperçu auprès des promoteurs et des médias présents sur place.

Une nouvelle motivation

Sébastien Roy avait 12 ans quand il a commencé la boxe. Son premier combat a eu lieu quand il avait 13 ans. Il en a fait toute son adolescence. Il a pris part à environ 70 combats amateurs. Il a été champion des gants dorés à trois reprises et champion canadien à une reprise.

«À 18 ans, j’ai connu une petite baisse. J’en faisais encore, mais je ne prenais plus ça au sérieux. J’ai été presque inactif pendant trois ans avant que Stéphane Lachance (son autre entraîneur) me propose d’essayer le pro.»

Participer au gala pro-am à Thetford Mines lui a redonné la piqûre. «L’amateur et le pro, c’est vraiment deux sports différents. Il a fallu que j’ajuste mon style. Dans l’amateur, j’avais appris à parer les coups avec ma garde, mais dans le pro, tu ne peux pas faire ça, il faut que tu les évites. Les gants et le bandage sont différents. Dans l’amateur, c’est fait pour ne pas faire mal, mais dans le pro, c’est tout le contraire!»

Quand il a commencé, jamais il n’aurait pensé se rendre où il est aujourd’hui, mais maintenant que c’est son quotidien, il compte tout faire pour parvenir à son objectif.