Suis-je le seul à m’inquiéter?

Le 4 décembre dernier, j’ai assisté à une rencontre porte ouverte à Thetford Mines, sur invitation d’Hydro-Québec, pour obtenir de l’information sur le tracé que celle-ci propose entre le poste des Appalaches, situé à St-Adrien d’Irlande, et un point de traverse à la frontière du Maine.

La raison de construire cette ligne est d’augmenter la capacité d’échange d’électricité avec la Nouvelle-Angleterre. Elle est une alternative à une ligne qu’Hydro-Québec envisageait de construire pour vendre son électricité à l’État du Massachusetts en passant par l’État du New Hampshire. Ce projet a été rejeté par la Commission d’examen du site de l’État du Massachusetts.

Dans un souci de minimiser les impacts environnementaux, Hydro-Québec propose de jumeler l’emprise de la nouvelle ligne avec celle d’une ligne existante sur plus de la moitié de sa longueur. En choisissant ce tracé, la société d’État veut protéger l’intégrité du territoire et réduire la superficie à déboiser.

Ainsi, la nouvelle ligne contournera Black Lake sur toute sa longueur du côté ouest, soit le seul côté où le secteur peut prendre de l’expansion; les trois autres étant obstrués par les sites miniers abandonnés.

En principe, ceci devrait être acceptable puisque la nouvelle ligne sera juxtaposée à un corridor existant, mais il y a un problème. La ligne actuelle est d’une tension de 120 kV et est construite avec des portiques en bois d’une hauteur moyenne de 17 mètres, ce qui est un profil assez bas. Elle passe pratiquement inaperçue tout le long de son parcours en périphérie de Black Lake.

Pour ce qui est de la nouvelle ligne, elle sera d’une tension de 320 kV, soit près de trois fois supérieures. De plus, elle sera construite sur des pylônes en acier en treillis métallique d’une hauteur variant de 33 à 55 mètres, soit de deux à trois fois la hauteur des portiques en bois de la ligne existante. L’aspect visuel sera néfaste pour tous les résidents à proximité et pour les usagers circulant sur nos routes.

Puisqu’elle longera la ligne existante du côté du quartier Hamel et du parc Provence, elle amputera de 20 à 30 mètres de terrains propices à la construction domiciliaire, et ce, en plus d’éloigner des acheteurs potentiels d’un nouveau développement.

Je dois dire que ceci me préoccupe énormément. J’ai transmis mes commentaires à Hydro-Québec en proposant plusieurs alternatives afin de faire passer la ligne du côté est de Black Lake au lieu du côté ouest. J’ai fait suivre mes commentaires à nos élus municipaux et à nos représentants locaux. Ma question : Suis-je le seul à m’inquiéter? Est-ce qu’il y a d’autres personnes qui ont les mêmes préoccupations que moi? Mon rapport complet sur l’impact environnemental de la nouvelle ligne est disponible sur demande.

Richard Grenier
Secteur Black Lake