Des projets innovants pour sauver nos églises

Devant l’urgence d’agir pour l’avenir des églises, la MRC des Appalaches a organisé une deuxième rencontre d’information à l’intention des fabriques et des municipalités de la région qui ont besoin d’être nourries d’idées innovantes pour sauvegarder ces bâtiments chargés d’histoire.

Une quarantaine de participants ont pris part, le mardi 11 décembre, à cette soirée d’information sur les projets de transformation d’églises inspirants et innovants réalisés à travers le Québec.

La rencontre visait également à faire connaître les différents programmes d’aide financière pouvant soutenir les projets de conversion, ainsi que les outils réglementaires pour protéger le patrimoine bâti religieux. Les trois présentations de la MRC, du ministère de la Culture et des Communications et du service d’urbanisme de la Ville de Thetford ont toutes été abondamment illustrées d’exemples.

Constats et défis

Au Québec, on ferme une église par semaine. Selon les chercheurs associés à la gestion du patrimoine religieux, un lieu de culte sur 16 pourrait survivre à court terme. Or, sur le territoire de la MRC des Appalaches, 16 églises catholiques sont toujours ouvertes et pour plusieurs d’entre elles, la menace de fermeture est imminente. La démolition de ces bâtiments phares créerait un grand vide au cœur des villages. Il est donc urgent pour les fabriques et les municipalités de s’asseoir ensemble et d’identifier les besoins du milieu en consultant les citoyens, d’autant plus que la recherche de nouveaux usages de financement peut prendre de cinq à huit années.

Au Québec, plusieurs municipalités ont converti leur église en centre communautaire, comme l’ont fait Sainte-Clotilde-de-Beauce et Saint-Jean-de-Brébeuf. Par contre, pour les municipalités qui sont déjà bien dotées de salles communautaires, la transformation de l’église en centre multifonctionnel n’est définitivement pas une solution.

La démolition des églises créerait un grand vide, comme on le voit dans l’exemple de cette photo retouchée. (Nadeau Photo Solution)

C’est pourquoi la MRC a présenté des exemples de projets de vocations différentes. Dans le secteur récréotouristique, des églises ont été converties, grâce à l’ampleur de leur nef, en centres d’escalade et en plateaux sportifs tantôt par une municipalité ou un organisme à but non lucratif, tantôt par un promoteur privé. Au niveau culturel, certains lieux sont mutés en bibliothèques, en salles de spectacles ou en centres d’interprétation. Dans le domaine social, d’anciennes églises accueillent une garderie, une résidence pour aînés et même un complexe funéraire. Le bâtiment religieux peut aussi adopter une vocation agroalimentaire, en y aménageant par exemple une fromagerie ou une microbrasserie.

Facteurs de succès

Avec beaucoup de créativité, d’énergie et de temps, les défis de financement et de sensibilisation sont surmontables. Chaque projet doit être ancré dans son milieu en tenant compte des besoins locaux, de la vision de développement de la municipalité, des infrastructures et des services existants et des caractéristiques architecturales de l’église et sa localisation. Les projets exemplaires s’appuient sur l’implication de la municipalité, la consultation et la mobilisation des citoyens, l’innovation et la mixité des usages, la sensibilité patrimoniale des promoteurs et l’ouverture du partenariat avec des partenaires privés et des municipalités voisines.