L’organisation du Demi-marathon de Thetford change de mains

Le comité Marchons et courons pour la santé, qui chapeaute le Demi-marathon de Thetford, a décidé de passer le flambeau au Bureau de gestion des événements. Les trois membres ressentaient qu’ils n’étaient pas suffisamment appuyés par la Ville.

«Nous étions une petite équipe pour organiser un grand événement. Cela représente beaucoup de travail et de préparation. Nous nous donnions corps et âme. Ma volonté, quand j’ai repris le tout il y a trois ans, était d’en faire l’un des plus gros au Québec. Je suis un coureur qui participe à des marathons un peu partout et mon but était que l’on rattrape celui de Rimouski», a dit le président Anthony Grenier au Courrier Frontenac.

Selon lui, la dernière année n’a toutefois pas été facile. «Les Jeux du Québec nous sont rentrés dedans. La Ville y était beaucoup impliquée et nous avons eu des difficultés à obtenir nos approbations de changement de parcours et tout ce dont nous avions besoin pour tenir l’événement. Nous avons reçu les autorisations trois semaines avant la course.»

M. Grenier déplore un manque de motivation de la part de l’administration municipale entourant l’événement. «Nous parlions au maire de notre vision. Nous voulions être la première course verte au Québec avec zéro déchet. Par contre, nous nous sommes fait dire que, finalement, il n’y avait pas autant de participants de l’extérieur et que nous coûtions cher en temps supplémentaire pour la présence policière durant la fin de semaine. Dans le fond, nous n’étions pas si importants que ça.»

«Au final, la vraie raison est la démotivation. La Ville ne nous considérait pas comme quelque chose de super important pour elle.» – Anthony Grenier

Aux dires d’Anthony Grenier, l’édition de 2018 a été la meilleure sur le plan organisationnel. «Tout a été parfait. Nous nous sommes beaucoup améliorés. Nous avons eu plus de 900 participants sur les quelque 1100 inscriptions reçues et 60 % d’entre eux n’habitent pas Thetford Mines.  Ce qui est important de savoir, c’est qu’il y en a tellement d’événements de courses à pied que la plupart connaissent des diminutions, alors que nous avons continué à augmenter. Nous avions de bas prix, nous faisions de bonnes promotions et nous étions généreux. Notre but n’était pas de faire de l’argent puisque nous donnions 100 % de nos revenus à des organismes.»

M. Grenier se réjouit cependant que le Bureau de gestion des événements puisse reprendre le flambeau afin qu’il y ait une autre édition du demi-marathon cette année. Son équipe entend d’ailleurs lui offrir sa collaboration dans le processus de transition.

Étonnement

Questionné à ce sujet, le maire Marc-Alexandre Brousseau s’est dit étonné d’apprendre les problèmes dont l’organisation prétend avoir eu avec la Ville. «Les organisateurs ont demandé à changer le tracé au mois de mars. À ce moment, cela a été refusé pour des raisons de sécurité au niveau de notre Service de police. La réaction du comité a été un courriel de frustration et d’arrogance envoyé à notre Service des loisirs.»

M. Brousseau a affirmé que malgré cela, les discussions ont toujours été ouvertes du côté de la Ville pour regarder toutes autres propositions. «C’est ce qui a été fait. Peut-être qu’il y a eu quelques semaines de perdues vers la fin du processus, mais personne ne sera étonné d’apprendre qu’en 2018, avec les Jeux du Québec, nos ressources étaient surchargées. Même si la réponse officielle est venue sur le tard, la réponse officieuse, le comité l’avait. Ça ne lui empêchait pas d’organiser l’événement.»

Concernant les coûts reliés à la présence policière, le maire de Thetford Mines est d’avis que, là non plus, personne ne sera surpris d’apprendre que de mandater des policiers pour assurer la sécurité lors d’événements coûte cher. «Par contre, ça n’a jamais été un enjeu ni une raison pour ne pas collaborer. Ç’a peut-être été juste malhabile de la part d’un employé d’y faire allusion. À part le changement de tracé, aucune demande du comité n’a été refusée. Dire qu’il y a eu un manque de collaboration, c’est complètement faux. C’est un peu décevant de voir cette histoire qui sort maintenant. S’il y a un problème, il faut en discuter avec le maire», a conclu M. Brousseau.