La Ville de Thetford demeure sur sa position face à Hydro-Québec

 Les récentes modifications apportées par Hydro-Québec à son projet de construction d’une importante ligne de transport d’énergie reliant Saint-Adrien-d’Irlande à l’État du Maine ne répondent toujours pas aux attentes de la Ville de Thetford Mines.

La situation est à un point tel que le maire Marc-Alexandre Brousseau a évoqué la possibilité de demander ou même d’exiger l’enfouissement de la portion longeant le périmètre urbain à Black Lake.

«Le nœud du problème, c’est que nous ne nous entendons pas du tout sur la définition de ce qu’est le moindre impact possible. Malgré notre insistance, ils n’ont pas analysé sérieusement notre demande de déplacer la ligne au sud de la route 112 afin qu’elle puisse passer sur les terrains de la mine pour éviter le secteur urbain. C’est quelque chose qui est décevant», a confié M. Brousseau au Courrier Frontenac.

Le tracé proposé par Hydro-Québec

Le tracé proposé prévoit désormais le développement d’une famille de pylônes tubulaires qui devrait, selon Hydro-Québec, favoriser son intégration à proximité du secteur urbanisé sur une longueur de 3,5 km. Il est aussi envisagé, dans la mesure du possible, d’adapter l’emplacement des pylônes aux demandes des propriétaires pour éviter des éléments valorisés de leur propriété et d’apporter des ajustements en vue de favoriser une cohabitation sécuritaire avec les grandes superficies forestières exploitées.

Des engagements visant l’ajout d’arbustes compatibles avec la future ligne dans le but de limiter les impacts du déboisement sur certaines propriétés, ainsi que des modifications au calendrier de réalisation afin de tenir compte de la saison acéricole sont aussi prévus.

«Mis à part de plus beaux pylônes, nous n’avons pas eu de succès avec nos interventions. De notre avis, faire passer la ligne au sud de la route 112 est le scénario qui va déranger beaucoup moins de monde», a dit le maire.

«Nous sommes en train de réfléchir à savoir si nous ne devrions pas leur demander ou exiger l’enfouissement de la ligne dans le secteur du périmètre urbain. Nous en sommes rendus là.» – Marc-Alexandre Brousseau

Tout a été regardé

Questionnée sur le sujet, la porte-parole d’Hydro-Québec Lynn St-Laurent a mentionné que des équipes ont été sollicitées pour bien étudier la question et que beaucoup de travail a été fait pour choisir le meilleur chemin à emprunter.

«Nous avons intégré l’ensemble des considérations du maire dans notre approche pour sa ville et dans notre analyse des variantes qu’il a soumises. Nos expertises en potentiel immobilier, en environnement et en ingénierie nous indiquent très clairement que les impacts de celles-ci sont plus grands que de suivre une emprise existante comme nous le proposons. Notre tracé n’empêche d’aucune manière le développement immobilier.»

Selon Mme St-Laurent, déplacer le tracé à la limite nord du périmètre urbain de Black Lake aurait davantage de conséquences sur le potentiel immobilier. Quant à la zone située au sud de la route 112, les impacts seraient encore plus importants. «La ligne ne passerait pas sur le site d’une ancienne mine, mais bien dans un secteur de villégiature. Cela revient à imposer chez le voisin des impacts visuels, environnementaux et socioéconomiques plus grands que de suivre l’emprise à Black Lake dans la portion qui dérange le maire.»

Elle a précisé que passer par le sud, autour du lac Caribou, revient à ouvrir un nouveau corridor d’une distance de 15 kilomètres. «Cela veut dire de faire une nouvelle emprise nécessitant un déboisement d’approximativement 43 mètres de largeur, tandis qu’à Black Lake nous devons seulement l’élargir de dix mètres.»

Quant à la possibilité de procéder à un enfouissement, Lynn St-Laurent est d’avis qu’il ne s’agit pas d’une solution magique. «L’emprise d’une ligne souterraine doit être déboisée et le rester. Ça prend des postes pour faire passer les câbles aériens et souterrains et ceux-ci ont une superficie d’environ 2000 mètres carrés. De plus, ouvrir une canalisation sur plusieurs kilomètres dans ces endroits où l’on retrouve des milieux humides et où il y a déjà une emprise, selon nous, ce n’est pas le meilleur choix environnemental.»

Mme St-Laurent a affirmé qu’Hydro-Québec est certainement ouverte et disponible à retourner discuter avec le maire et son équipe.

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