Une Thetfordoise à la 103e édition de la Marche de Nimègue

La caporale Alex B. Perron, une résidente de Thetford Mines, a participé du 16 au 19 juillet à la 103e édition de la Marche de Nimègue aux Pays-Bas en compagnie d’une dizaine de membres du Régiment de la Chaudière.

L’événement a réuni 45 000 participants, dont 5000 militaires de plusieurs pays. Cette marche d’endurance, où se mélangent l’effort et la camaraderie, est considérée comme l’une des plus difficiles au monde. Les membres du Régiment ont en effet dû parcourir en moyenne 40 kilomètres par jour, pour un total de 161 kilomètres, avec une charge sur le dos d’au moins 10 kg (ne comprenant pas l’eau et les vivres) afin d’atteindre la ville de Nijmegen (Nimègue).

Pour la caporale Perron, l’attrait de cet événement était d’abord l’aspect historique et la chance de vivre une expérience dont elle avait beaucoup entendu parler. «C’est aussi un objectif personnel que je me suis fixé. Puis, je n’aurai probablement pas la chance de revivre cela. C’est un beau défi d’équipe où la cohésion et l’entraide sont importantes», souligne-t-elle.

Afin de se préparer, Alex B. Perron a dû suivre un entraînement préparatoire de six mois tout en conjuguant son emploi civil d’enseignante. Sur un nombre de 20 volontaires au départ, ce sont finalement onze membres qui ont été sélectionnés afin d’y participer. Comment se préparer à une longue marche? «Il faut marcher, bien entendu», répond-elle!

Et comment conjuguer l’emploi temps plein et la préparation? «Il faut faire des choix. Pour moi ça a été possible et pour d’autres c’était plus difficile. C’est épuisant, mais c’est tellement une belle expérience.»

La caporale Perron a pu constater l’appréciation des Hollandais pour les Canadiens. «Quand nous marchions, c’était super festif. Les gens nous applaudissaient, nous offraient à boire et semblaient simplement heureux de nous voir. C’était spécial. On se rend compte que les Canadiens sont très appréciés là-bas.»

Une présence significative

Depuis plusieurs années, le nombre de participants militaires et civils à la Marche de Nimègue est contingenté. Moins d’une quinzaine d’unités de l’ensemble des Forces armées canadiennes, dont uniquement 16 % étaient des femmes, ont été sélectionnées pour y prendre part en 2019.

Si le Régiment de la Chaudière a été choisi cette année, c’est notamment en raison de son 150e anniversaire et grâce à ses faits d’armes historiques liés à la ville de Nimègue. En effet, le 11 novembre 1944, le Régiment tenait des positions défensives à cet endroit en attendant les ordres pour le prochain assaut contre les forces allemandes.

Le 8 février 1945, le combat fut amorcé. Le Régiment participa ainsi à l’opération Véritable en repoussant l’ennemi vers le Sud à partir de Nimègue pour dégager le territoire entre la Meuse et le Rhin. Les «Chauds», diminutif attribué par les Européens de l’époque pour désigner les membres de l’unité francophone, contribuèrent par la suite à l’opération Blockbuster du 22 février au 10 mars 1945 afin de dégager la forêt d’Hochwald.

Les morts au combat pendant cet épisode furent inhumés au cimetière canadien de Groesbeek. D’ailleurs, le parcours de la troisième journée de la marche hollandaise s’arrête dans ce lieu pour rendre hommage à ceux qui y ont sacrifié leur vie durant la Seconde Guerre mondiale.

«Les gens là-bas sont contents de voir des membres de l’Armée canadienne. Nous ne sommes pas habitués à cela ici parce que nous n’avons jamais eu à nous défendre contre un envahisseur. Pour la population hollandaise, les Canadiens représentent la libération», explique le Lieutenant Elaine Jean, responsable des Affaires publiques d’unité (RAPU).

C’est donc avec un sentiment de fierté des exploits de leurs prédécesseurs que la caporale Alex B. Perron et les membres du Régiment de la Chaudière se souviendront de cette expérience, ce qui leur permettra de la transmettre à la nouvelle génération de soldats pour qu’elle ne soit jamais oubliée.