Élan de solidarité pour la veuve de Jocelyn Debaque

Un mouvement d’appui à la veuve du maraîcher Jocelyn Debaque de Stratford, tué dans la nuit du 28 au 29 juillet par un chauffeur en état d’ébriété, s’organise. L’homme de 46 ans circulait à vélo sur l’avenue Centrale Sud lorsqu’il a été heurté par Pierre Gosselin, 57 ans de Stornoway.

La victime et son épouse, Chantale Gagnon, ont fondé en 2015 la ferme écologique Les jardins au pas de l’âne. Depuis le tragique accident, de nombreuses personnes ont manifesté leur solidarité afin de venir en aide à la femme qui, en plus d’être en deuil, doit continuer à exploiter la terre en cette période des récoltes.

Le conseil d’administration du Marché public Lac-Mégantic a lancé un appel aux membres de la coopérative, ainsi qu’à la population via sa page Facebook. «Actuellement, nous avons le maraîcher Alexandre Marleau qui est à la ferme pour vérifier à quel moment il faudra récolter les produits. Au moins une quarantaine de personnes ont offert leur aide. Notre trésorière Odette Martin est aussi sur place pour voir à quelle fréquence il faudra y aller et combien de gens seront nécessaires. Nous organiserons des équipes et un horaire sera établi. Il ne faut surtout pas que les citoyens se rendent là-bas», a précisé au Courrier Frontenac la présidente du marché public, Anne-Josée Paradis.

Une campagne de souscription est prévue au marché public, le samedi 3 août. Plusieurs exposants remettront la totalité de leurs revenus de la journée. Les sommes découlant de la vente des repas le midi seront aussi versées à Chantale Gagnon. De plus, une boite sera installée à l’entrée pour les gens qui veulent remettre un don.

«Nous sommes une coopérative de solidarité et ça explose de partout. Tout le monde veut donner un coup de main. Nous sommes très touchés par ça. On ne pensait pas que ça deviendrait si gros, mais ça nous touche beaucoup parce que Chantale est quelqu’un qu’on adore. On veut tous faire quelque chose», a exprimé Mme Paradis.

Un passionné à tous les égards

Sur la page Facebook des Jardins au pas de l’âne, Chantale Gagnon a tenu à s’exprimer quant aux événements. «J’annonce officiellement la mort de mon amour, de mon meilleur ami, du meilleur partenaire de travail possible, mais aussi d’un grand jardinier, un de ceux qui croient qu’il est toujours possible de faire mieux pour la planète et un passionné à tous les égards», peut-on lire.

Bien que sa peine soit immense, elle a ajouté avoir fait le choix de continuer du mieux qu’elle pourra pour assurer la pérennité des arbres et fleurs plantés, des jardins et du petit verger. «Je veux que le rêve que nous avions en commun continue de vivre. Nous verrons avec le temps ce que je pourrai en faire avec l’aide de la famille et des amis.»

Mme Gagnon a déclaré n’avoir aucune haine, ni rage envers le conducteur et sa femme, qui ont aussi tenté de réanimer son époux au lieu de fuir le lieu de l’accident. «Quant au fait qu’il y avait de l’alcool au volant, qui n’a jamais fait l’erreur dans sa vie de conduire avec peut-être un peu d’alcool en trop ou même qui peut dire tout simplement qu’il n’a jamais fait d’erreur? Moi, j’ai besoin de vivre ma peine dans la paix. J’ai déjà pardonné et je sais pertinemment que c’est un accident. De toute façon, un procès est en cours et j’espère que la justice saura comme moi être clémente, avec tous les éléments en main pour juger cela.»

L’accident s’est produit sur l’avenue Centrale Sud à Stratford. (Courrier Frontenac – Jean-Hugo Savard)


Au banc des accusés

Pierre Gosselin, 57 ans de Stornoway, doit répondre à une accusation de conduite avec les capacités affaiblies par l’alcool causant la mort. Il a été arrêté par les policiers de la Sûreté du Québec après avoir échoué l’alcootest.

L’homme a pu recouvrer sa liberté, le mercredi 31 juillet, mais il doit respecter une série de conditions. Il lui est interdit de conduire, de consommer de l’alcool, de se trouver dans un établissement licencié, de quitter le Québec, en plus de devoir respecter un couvre-feu. Le dépôt de 5000 $ en garantie lui a aussi été exigé.

Pierre Gosselin devra revenir au palais de justice de Lac-Mégantic le 19 septembre pour la suite des procédures.

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