Une première usine de cannabis thérapeutique à Thetford Mines

Une usine de microculture de cannabis médicinal devrait être aménagée sur le boulevard Frontenac Ouest à Thetford Mines, plus précisément dans l’ancienne Demeure Pouliot et Roberge.

«Concept Curabis inc.» est inscrite au Registre des entreprises du Québec depuis décembre. Elle devrait agir à titre de sous-traitante exclusive pour un leader dans le domaine du cannabis pharmaceutique au Québec, dont le nom ne pouvait pas être dévoilé au moment d’écrire ces lignes.

Le président de la future usine, le Thetfordois d’origine David Pouliot, a entrepris dans les derniers mois des démarches avec deux autres partenaires auprès de Santé Canada afin d’obtenir une licence permettant de produire en moyenne 600 kilogrammes annuellement dans une superficie de culture ne pouvant dépasser 200 mètres carrés. Si tout va bien, les premiers plants pourraient sortir de terre au début de 2020.

En entretien avec le Courrier Frontenac, M. Pouliot a mentionné que la licence de microproduction existe depuis seulement octobre 2018. Ses partenaires et lui en ont appris l’existence pratiquement en même temps que son annonce, ce qui leur a permis de manifester rapidement leur intérêt.

«Nous avons été chanceux puisque nous avons pu déposer notre projet afin qu’il soit présélectionné avant le changement de règlementation en mai dernier. Le gouvernement s’attend à ce que nous lui soumettions notre établissement pour analyse. Aujourd’hui, quelqu’un qui veut se lancer dans cette industrie doit se rendre jusqu’à la construction complète, équipements inclus, et répondre à toutes les exigences en matière de sécurité. C’est lorsque tout est terminé qu’il peut formuler une demande auprès de Santé Canada afin d’obtenir une licence temporaire», a-t-il expliqué.

L’usine devrait être située au 2800 boulevard Frontenac Ouest.

Travaux à venir

L’usine devrait occuper l’entièreté du sous-sol de l’établissement, soit une superficie totalisant 7000 pieds carrés. La Ville a accordé dans les dernières semaines les autorisations nécessaires qui la concernent. Il ne reste plus que le permis de construction à obtenir lorsque les plans finaux auront été soumis.

Des travaux doivent en principe se mettre en branle après la période des Fêtes. Il y aura l’installation d’équipements à la fine pointe de la technologie, mais également tout ce qui entoure la sécurité des lieux.

«Le gouvernement est extrêmement exigeant et rigide sur les types d’équipements et d’engrais utilisés. Il faut dire que nous avons un pied dans l’alimentaire et l’autre dans l’industrie pharmaceutique, alors rien n’est laissé au hasard. Nous ne pouvons pas tourner les coins ronds», a ajouté David Pouliot.

Une zone clôturée avec guérite et des caméras de surveillance seront d’ailleurs ajoutées sur le site. «Il n’y a aucun cas d’intrusion de rapporté à l’échelle du Canada en matière de microproduction ou de culture illimitée. Je pense que le gouvernement fait en sorte que cela demeure tel quel et il prend des mesures en conséquence», a-t-il souligné.

Un sujet tabou

Le président de Concept Curabis s’est dit conscient que tout ce qui touche la production ou la consommation de cannabis est encore tabou dans la société et qu’il peut y avoir certaines préoccupations. «C’est important pour nous d’en faire un peu plus que ce que le gouvernement demande afin que les gens comprennent que tout est conforme et qu’il n’y a aucune inquiétude à y avoir, surtout du point de vue de la sécurité.»

Selon lui, plusieurs personnes ignorent les bienfaits de ce produit. «Il suffit de faire un minimum de recherches pour se rendre compte à quel point le côté bénéfique du cannabis est immense. C’est une médecine qui a fait ses preuves il y a des milliers d’années. Cette notion a été perdue. Nous sommes en train de réapprendre des choses qui étaient déjà établies. Il y a un beau potentiel auquel nous croyons énormément et nous sentons de plus en plus d’ouverture au sein de la population.»

Notons enfin que ce projet devrait permettre la création d’une dizaine d’emplois. Le producteur aura éventuellement besoin de jardiniers, ainsi que de gens attitrés au nettoyage des équipements et à la sécurité des lieux.

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