Le projet de loi 40 est une fois de plus dénoncé

Les différents syndicats de l’enseignement du Québec, dont celui de l’Amiante, réitèrent leur mécontentement quant au contenu du projet de loi 40 qui vise à modifier l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires. Des consultations particulières et des auditions publiques sont en cours depuis lundi à l’Assemblée nationale et doivent se poursuivre jusqu’au 13 novembre.

Le président du Syndicat de l’enseignement de l’Amiante (SEA), Francis Jacob, estime que ce projet de loi déconsidère ouvertement les enseignants en réduisant leur espace décisionnel, en amoindrissant la portée de leur jugement professionnel et de leur autonomie, et en essayant de leur imposer sournoisement et à la pièce des éléments d’un ordre professionnel.

Il rappelle que le plan du gouvernement devait à l’origine revoir les structures scolaires et non porter atteinte à l’autonomie des enseignants. «Depuis des années, nous travaillons à valoriser la profession. Nous souhaitons redevenir maîtres de celle-ci puisque nos droits se sont érodés au fil des réorganisations du réseau, des compressions et de la gestion axée sur les résultats.»

Selon Francis Jacob, le projet de loi actuel rate complètement la cible. «Il dilue nos droits et tente de faire des enseignants des exécutants et des pantins qui ont de moins en moins de prise pour exercer leur jugement professionnel. Quand on valorise l’éducation, on valorise aussi ceux qui s’y consacrent au quotidien. La souffrance des enseignants est trop grande pour en faire fi à ce point dans une proposition aussi large et intrusive. Le ministre doit sérieusement reconsidérer la portée de sa loi.»

Notons que le projet de loi 40 va de l’abolition des commissions scolaires et leur transformation en centres de services jusqu’à permettre aux directions d’établissements de changer les notes remises par les enseignants aux élèves.