«Nous devons réapprendre à vivre ensemble» – Isabelle Lecours

Intolérance, racisme et jugement, ces trois mots, Isabelle Lecours les connait bien puisque ses enfants et elles y sont confrontés depuis de nombreuses années. La députée de Lotbinière-Frontenac souhaite que les choses changent et entend bien y mettre les énergies nécessaires pour sensibiliser davantage la population.

«Mes enfants sont à moitié asiatiques puisque leur père est d’origine vietnamienne. Ils sont différents et des fois ça dérange», a-t-elle déploré lors d’un entretien avec le Courrier Frontenac.

Mme Lecours s’est exprimée une première fois sur le sujet à la fin du mois d’octobre via sa page Facebook. Elle racontait que son fils, qui travaille à temps partiel dans un dépanneur de Saint-Apollinaire, se faisait souvent «garrocher» l’argent par des clients qui feraient preuve de racisme à son endroit. De nombreux internautes n’ont d’ailleurs pas tardé à dénoncer ce type de comportement.

«Le racisme, c’est vraiment un manque de connaissance parce que nous sommes tous pareils. Nous avons deux bras et deux jambes. Il peut y avoir la couleur de peau ou la forme des yeux qui changent, mais au fond, nous voulons tous être heureux, avoir des amis et une vie de famille. Nous avons peut-être une religion et des coutumes différentes, mais c’est bien personnel», a souligné Mme Lecours.

Elle estime qu’il est important de parler de ce sujet, mais également de l’intolérance dont plusieurs personnes font preuve de manière générale. «Nous avons un réel problème de société et il faut réapprendre à vivre ensemble, à créer des liens, à nous parler et à nous soucier du bien-être des autres, pas seulement de notre petite personne. Nous devons prendre conscience de la situation et y mettre un terme.»

Une nouvelle approche

La députée de Lotbinière-Frontenac souhaite que les jeunes puissent éventuellement avoir accès à ce qu’elle appelle un cours de «citoyenneté». Il pourrait remplacer celui d’éthique et de culture religieuse, actuellement dispensé au secondaire, mais qui sera revu par son gouvernement.

«Ce cours pourrait être implanté dès le début de l’école primaire jusqu’à la fin du secondaire. Chaque année, il toucherait certaines compétences selon l’âge des jeunes», a expliqué Mme Lecours.

Cela pourrait inclure les bonnes manières à la résolution des conflits, la confiance en soi, la communication, les questions d’éthique et de moralité, le bien vivre ensemble, la nutrition, la gestion du stress et le développement de l’esprit critique. Il aborderait également des sujets en lien avec l’alcool et les drogues. Des rencontres intergénérationnelles pourraient aussi avoir lieu.

La députée de Lotbinière-Frontenac a eu l’occasion de présenter ses idées à l’adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation, le mardi 12 novembre dernier. Elle dit espérer que certaines d’entre elles puissent faire leur bout de chemin.