Unité de psychiatrie : le recrutement demeure difficile

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) peine toujours à compléter son équipe de médecins psychiatres à l’hôpital de Thetford Mines, et ce, plus d’un an après la réouverture partielle de l’unité.

L’établissement compte deux psychiatres à temps plein sur une possibilité de quatre, voire même cinq puisqu’une demande visant à ouvrir un poste supplémentaire a été formulée au ministère de la Santé et des Services sociaux. Le recours à trois médecins dépanneurs s’avère pour le moment nécessaire afin d’épauler le personnel en place, notamment la fin de semaine.

Ce manque d’effectif fait en sorte qu’encore aujourd’hui, seulement la moitié des 12 lits du département peut accueillir la clientèle nécessitant une période d’observation ou une courte hospitalisation.

En entretien avec le Courrier Frontenac, le directeur des services en santé mentale et dépendance, Michel Laroche, a mentionné que l’hôpital de Thetford Mines n’est pas le seul établissement à vivre cette situation. «Actuellement, il y a plus de 70 postes vacants, dont 20 sur la rive nord de Québec. Vous comprenez la compétition. Cela fait en sorte que nous nous retrouvons avec ce défi à relever à l’échelle provinciale, mais également dans la région.»

Il a ajouté que de plus en plus de psychiatres optent pour une pratique en clinique plutôt qu’en milieu hospitalier, ce qui représente à son avis un enjeu important dans la couverture médicale.

Au cours de la dernière année, plusieurs démarches ont été entreprises pour attirer de nouveaux médecins sur le territoire. «Notre équipe s’est déplacée dans les différents salons de l’emploi. Nous continuons aussi à faire de la publicité et à rencontrer des gens. Les psychiatres de la région nous donnent quelques pistes sur des candidats potentiels, mais il n’en demeure pas moins que nous avons cette conjoncture provinciale.»

Pourtant, en janvier dernier, le CISSS-CA avait annoncé avoir reçu onze candidatures provenant de l’étranger. De ce nombre, dix avaient été retenues selon les critères établis lors de l’étape de présélection. Or, ce processus n’a visiblement pas donné les résultats escomptés.

«Des entrevues ont été réalisées via Skype. Des gens priorisaient davantage la recherche ou d’autres volets qui répondaient moins aux besoins du milieu. Certaines personnes étaient très intéressantes et intéressées, mais finalement elles se sont désistées parce que c’est tout un changement de vie de partir de la France pour venir s’établir ici», a expliqué M. Laroche.

Malgré cette difficulté à recruter, il a précisé que le CISSS-CA n’a pas l’intention de lâcher prise. «Nous pensons que la pratique dans un milieu comme Thetford Mines peut être intéressante pour un psychiatre qui sort de sa formation. C’est un secteur d’activité qui est très dynamique et connecté avec les services offerts dans la communauté. Il y a une proximité et un caractère très personnalisé. C’est ce que nous faisons valoir auprès des nouveaux médecins.»

Rappelons que la démission en bloc de trois psychiatres avait forcé le CISSS-CA à procéder à la fermeture temporaire de l’unité en janvier 2018.