Une usine de cannabis dans un ancien bâtiment minier

Un groupe de gens d’affaires de la région et de l’extérieur travaille depuis quelques mois afin d’implanter une usine de microculture de cannabis thérapeutique dans un bâtiment de la Mine British-Canadian (BC) située sur la rue du lac Noir dans le secteur Black Lake à Thetford Mines.

L’entreprise serait locataire de l’infrastructure de plus ou moins 5000 pieds carrés servant de garage avant la fermeture de la mine. Puisqu’il s’agit de culture à petite échelle,  l’espace de production ne pourrait pas excéder les 200 mètres carrés. Le reste du bâtiment serait aménagé pour les employés et pour effectuer de la recherche.

L’ancien conseiller municipal Louis-Philippe Champagne est l’un des cinq partenaires du projet. Le Thetfordois est responsable des relations publiques ainsi que des démarches auprès de la Ville et des gouvernements. «L’endroit où nous voulons implanter l’usine a été accepté. Nous sommes maintenant en mesure de travailler avec des firmes d’ingénieurs et d’architectes sur les plans et l’évaluation des coûts. Nous parlons d’investissements de plusieurs centaines de milliers de dollars», a-t-il mentionné au Courrier Frontenac.

Selon lui, le bâtiment convoité est idéal pour ce type de projet. «Il ne se trouve pas à proximité du public. De plus, nous avons besoin d’une zone surveillée 24 heures sur 24 et accessible en tout temps. Étant donné que la Société Asbestos nous offrait cela avec le poste de garde déjà existant, c’était un bon choix pour nous.»

Quant à la situation actuelle au sujet de l’amiante, M. Champagne a indiqué qu’il n’y a aucune préoccupation à y avoir puisque l’usine se trouverait à l’intérieur d’un bâtiment de béton. Des travaux de décontamination seraient toutefois à prévoir en raison de la présence d’huile et de graisse.

Type de production

L’usine produirait du cannabis à teneur élevée en CBD (cannabidiol). Ce composé non psychotrope a des propriétés anti-inflammatoires. Les plants cultivés seraient par la suite acheminés à une compagnie pharmaceutique qui n’est pas encore déterminée.

«Le CBD est notamment utilisé chez les sportifs, mais aussi dans le traitement de la maladie de Crohn. Mon fils en est atteint, tout comme celui de l’instigateur du projet Steve Maheux. C’est ce qui nous a interpellés au départ. Il faut savoir que ce produit est disponible aux États-Unis et en Ontario plus facilement. Il y a 216 microcultures dans la province voisine, alors qu’il n’y en a qu’une dizaine au Québec. Nous avons du retard», a expliqué M. Champagne.

Le groupe d’investisseurs estime être en mesure de produire, dans un premier temps, entre 400 et 450 kilogrammes de cannabis annuellement.

Échéancier

Depuis le 8 mai 2019, Santé Canada exige que les nouveaux demandeurs de licences de culture, de transformation ou de vente à des fins médicales disposent d’un site entièrement construit et qui répond à toutes les exigences et critères au moment de soumettre leur dossier.

Louis-Philippe Champagne croit que tout sera prêt vers la fin de la présente année. Une fois la licence temporaire obtenue, une période pour les vérifications d’usage est à prévoir avant de pouvoir la conserver de façon permanente.

Une dizaine d’emplois devraient être créés pour faire fonctionner l’usine.

Rappelons qu’il s’agit du deuxième projet du genre à Thetford Mines. En effet, d’autres investisseurs ont annoncé en octobre dernier l’implantation d’une usine de microculture de cannabis sur le boulevard Frontenac Ouest.