Les citoyens de la MRC des Appalaches en faveur de l’exploitation des résidus miniers

Dans la MRC des Appalaches, 78 % des citoyens sont en faveur de l’exploitation des résidus miniers pour en extraire des métaux. C’est notamment ce qui ressort d’un sondage de la firme Léger commandé par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) et présenté lors de la deuxième partie de l’audience publique sur «L’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés».

La deuxième partie des audiences publiques s’amorçait mardi après-midi à Thetford Mines.

De plus, seulement 5 % des répondants croient qu’il est plus dangereux d’habiter dans la région qu’ailleurs au Québec en raison de la présence d’amiante alors que 93 % disent que ce n’est pas plus dangereux. À la lumière des résultats obtenus, le sondeur conclut donc que la majorité des personnes interrogées sont optimistes quant à l’avenir de leur région et croient au potentiel d’exploitation des résidus miniers.

Soulignons que ce sondage a été réalisé à la suite de recommandations effectuées par le comité consultatif de la MRC des Appalaches auprès du CISSS-CA. L’objectif était de mettre de l’avant la voix de la population en ce qui a trait à la gestion de l’amiante et aux résidus amiantés.

«Ce que nous souhaitions c’était de livrer la position des citoyens aux commissaires, puis que le gouvernement et les intervenants prennent cet élément en considération. Maintenant, au-delà de ça, nous voulons qu’il y ait un dialogue entre les différentes parties pour que ce dossier progresse et qu’il ne nuise pas au développement global de notre région», a expliqué Carole Mercier du comité consultatif en entrevue avec le Courrier Frontenac.

Le but du CISSS-CA était également d’avoir un regard neutre sur la question. «Nous voulions donner une information objective de la perception actuelle de la population et nous pensions que nous étions bien positionnés pour qu’il soit reconnu comme tel. Après ça, il va appartenir à chacun des acteurs d’en faire une lecture et d’y apporter des interprétations en fonction des différents points de vue», a soutenu le président-directeur général adjoint du CISSS-CA, Patrick Simard.

Crédibilité des sources d’information

Selon les résultats, 87 % des répondants se disent bien informés des impacts des résidus miniers amiantés sur la santé. Ce qui a toutefois surpris le président de la commission du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, Joseph Zayed, qui en a fait mention lors de la présentation, c’est que dans ce dossier les gens font davantage confiance à la fiabilité des informations provenant des élus municipaux qu’à celle de la Direction générale de la santé publique.

Les élus municipaux obtiennent en effet la faveur de 80 % des répondants tandis que la santé publique a un taux de 67 %. Les élus provinciaux (60 %), la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (53 %), les médias (51 %), les élus fédéraux (50 %) et les réseaux sociaux (34 %) suivent dans l’ordre.

Questionné à ce sujet, M. Simard a souligné que la santé publique est quand même l’un des deux acteurs les plus importants et qu’en ce sens, ce sont de bons résultats pour chacun.
«Évidemment, si nous avions eu les réseaux sociaux en tête de liste au niveau de la crédibilité de l’information, nous aurions été beaucoup plus découragés, mais là nous avons quand même les acteurs principaux du milieu qui ont contribué à ce débat. Cela étant dit, est-ce que nous voulons que nos leaders médecins en santé publique qui émettent des opinions aient la meilleure crédibilité possible? La réponse est oui. Il sera temps par la suite de voir sur le plan de la communication avec le milieu s’il y a des choses que nous pouvons améliorer pour faire en sorte que cette opinion soit la mieux reconnue possible», a-t-il conclu.

Quelques faits saillants du sondage…

– L’histoire de l’amiante représente un élément de fierté pour plus de sept (7) répondants sur 10 (71%);
– Que ce soit pour leur santé ou celle de leurs proches, 93% des répondants se disent peu ou pas du tout inquiets de la présence d’amiante dans l’environnement;
– L’inquiétude est un peu plus marquée parmi les répondants qui vivent depuis peu dans la région, ceux qui songent à déménager d’ici cinq ans ou encore parmi ceux qui sont atteints ou qui ont des personnes de leur entourage atteintes de problèmes de santé liés à l’amiante (entre 15% et 23% comparativement à 7% pour l’ensemble de la population);
– L’exploitation des haldes de résidus miniers amiantés est perçue comme une opportunité économique (79% le pensent), et qui ne comporte que peu de risques pour la santé des travailleurs;
– Les 15-34 ans sont proportionnellement plus nombreux à vouloir conserver les haldes telles quelles et les mettre en valeur pour leur attrait touristique (47% comparativement à 29% pour l’ensemble de la population).

*L’étude a été réalisée auprès de 800 répondants, par l’entremise d’une méthode téléphonique. La population cible est constituée des citoyens de la MRC Les Appalaches âgés de 15 ans ou plus, pouvant s’exprimer en français.

Le rapport d’analyse complet est disponible sur le site Web du CISSS-CA.