Une infirmière de Thetford Mines radiée pour trois mois

Valérie Roy, une infirmière qui était en service au Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Saint-Alexandre de Thetford Mines, a été radiée pour une période de trois mois pour avoir donné une pause à son chien et être allée chercher du café au restaurant Tim Hortons.

Les faits reprochés se sont produits le 21 avril 2018. Valérie Roy, qui n’est aujourd’hui plus à l’emploi du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), occupait à ce moment le poste d’assistante infirmière-chef sur le quart de nuit entre 23 h 30 et 7 h 45.

Elle était la seule infirmière en service dans cet établissement de trois étages qui héberge 112 clients et qui est doté d’une unité des troubles perturbateurs au premier étage. Elle devait d’ailleurs agir à titre de première répondante afin d’intervenir en cas d’urgence. Il lui incombait également d’être disponible en cas de besoin pour les trois autres CHSLD du CISSS-CA qui n’ont pas d’infirmières la nuit.

Dans la décision rendue par le conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, on peut y lire que la nuit du 21 avril était particulièrement mouvementée en raison des éclosions de symptômes d’allure grippale et des comportements turbulents d’une résidente.

L’infirmière prend tout de même l’initiative de faire le tour des étages du CHSLD pour offrir du café à plusieurs employés. Elle dit à l’un d’eux qu’elle sait qu’elle n’a pas le droit, mais qu’elle s’en va au «Tim» et lui demande s’il veut un breuvage.

Avant de quitter, elle informe les membres du personnel qu’ils peuvent, en cas de besoin, communiquer avec le coordonnateur d’activités de garde qui n’est pas sur les lieux. Elle n’avise toutefois pas ce dernier de son départ ni de la directive donnée aux membres du personnel. Elle transfère ses appels à l’infirmière auxiliaire du premier étage et mentionne à celles des deuxième et troisième étages de se rendre au premier afin de porter assistance si le numéro 911 apparaît sur le téléphone.

Vers 3 h, elle quitte son lieu de travail accompagnée de son chien, dont la présence avait été autorisée pour des séances de zoothérapie, et se rend chercher du café. La durée de son absence rapportée est de 29 minutes, mais l’infirmière a estimé cette période entre 10 et 15 minutes. À son retour, elle distribue les boissons, annule le transfert d’appel et ne prend pas d’autres pauses de la nuit.

Son absence est portée à l’attention de sa gestionnaire et une enquête interne est lancée. Le 29 mai 2018, Valérie Roy est suspendue avec solde par son employeur. Lorsque rencontrée, elle a avoué s’être absentée de son lieu de travail à deux autres reprises durant les mois de février et de mars précédents, et ce, sans droits et pour le même motif.

Le 17 octobre de la même année, elle reçoit en mains propres une lettre l’avisant de son congédiement en raison de la rupture du lien de confiance.

Considérant le surplus d’effectifs le 21 avril, la femme, qui a reconnu sa culpabilité, a mentionné qu’elle croyait avoir pris les moyens nécessaires pour que son personnel n’ait pas de problèmes. Elle a dit avoir compris qu’elle n’aurait pas dû quitter le CHSLD, qu’elle le regrettait et que cela ne se reproduirait plus. Elle a ajouté que les événements l’ont fait réfléchir quant à la poursuite de sa carrière d’infirmière.

Un comportement inadmissible

Dans sa décision, le conseil de discipline a précisé que le fait d’abandonner ses clients sans raison grave et sans avoir pris tous les moyens pour se faire remplacer et assurer la continuité des soins est un comportement tout à fait inadmissible et qui ne doit d’aucune manière être toléré.

L’imposition d’une période de radiation de trois mois s’avérait donc nécessaire afin de s’assurer qu’elle est suffisamment dissuasive pour tous les membres de l’Ordre.

Consulter la décision complète du conseil de discipline