Distance sociale : Québec emploie les grands moyens

Le gouvernement du Québec a décidé de prendre les grands moyens afin d’inciter les gens à respecter les consignes de distanciation sociale pour ralentir la vitesse de propagation du coronavirus. En effet, en plus de renouveler l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 29 mars, le conseil des ministres a adopté, vendredi, un décret interdisant tout rassemblement intérieur ou extérieur, donnant ainsi plus de pouvoirs aux forces de l’ordre afin d’intervenir en cas de besoin.

Plusieurs exceptions s’appliquent, notamment pour les rassemblements requis dans un milieu de travail qui n’est pas visé par une suspension du gouvernement du Québec, dans un lieu public visant à obtenir un service ou un bien, dans un moyen de transport, dans un endroit réunissant des occupants d’une résidence privée, ou de ce qui en tient lieu, et toute autre personne leur offrant un service. Dans la mesure du possible, il est demandé de maintenir une distance minimale de deux mètres entre les personnes.

Les rassemblements extérieurs sont permis lorsqu’une distance minimale de deux mètres est maintenue entre l’ensemble des gens, sauf s’il s’agit de personnes qui habitent la même résidence privée.

La Sûreté municipale compte sur la collaboration de tous

Les services de police de la province comme celui de la Sûreté municipale de Thetford Mines auront à l’œil la population au cours des prochaines semaines afin d’appliquer le décret du gouvernement.

« Nous souhaitons avant tout la collaboration des citoyens, souligne d’emblée le directeur du service, Michel Dodier. Les policiers vont intervenir pour tout ce qui est rassemblement de plus de deux personnes. Est-ce que le but c’est d’arrêter du monde? La réponse est non. Est-ce que c’est de donner des constats d’infraction? Non plus. Ce sont des pouvoirs qui nous sont donnés, mais nous espérons ne pas avoir à nous rendre là dans la situation que nous vivons présentement. »

M. Dodier donne notamment l’exemple d’un policier qui verrait une voiture remplie d’adolescents. « C’est sûr qu’on va l’intercepter et aller discuter. On va les conscientiser sur le décret, leur dire qu’ils n’ont pas le droit et d’aller porter les personnes chez elles. »

Quelques interventions ont déjà eu lieu la fin de semaine dernière avec des cantines à la suite d’appels de citoyens. « La majorité des gros restaurants sur le territoire étaient fermés, mais les plus petites cantines étaient ouvertes et on a eu trois ou quatre appels. On est allé les voir, leur expliquer, puis dans tous les cas ça s’est très bien passé », soutient M. Dodier.

Évidemment, si les consignes ne sont pas respectées, les policiers pourront intervenir en donnant des constats d’infraction. Selon le directeur de la Sûreté municipale, l’amende de 1000 $ devrait être assez dissuasive.

« Le but est toutefois la communication avec la population, assure-t-il. Notre volume d’appels ne justifie pas non plus de décréter l’état d’urgence comme à Montréal. Nous avons des conférences chaque jour avec les autres corps policiers et nous allons voir ce qui se passe pour la suite. »

Opération spéciale de la Sûreté du Québec

De son côté, la Sûreté du Québec a mis en place une opération spéciale sur l’ensemble du territoire québécois et a ajusté son offre de services afin d’assurer la sécurité des citoyens et de son personnel. Certains effectifs ont été réaffectés à des endroits névralgiques dans les municipalités en regard des besoins déterminés par la Santé publique. Dans cette optique, leurs patrouilles préventives seront ciblées afin de veiller à la sécurité des citoyens et s’assurer de leur bien-être.

Bien que les points de services demeurent ouverts, les accès aux postes de police sont maintenant restreints. Un citoyen se présentant sera invité à décrocher le téléphone disponible à l’extérieur. Lorsqu’il n’y a pas de téléphone extérieur disponible, il devra appeler la ligne téléphonique principale du poste, ou *4141, ou 310-4141.