Un organisme de la région a rapatrié des Canadiens pris au Guatemala

Près de 90 Canadiens qui se trouvaient au Guatemala ont pu rentrer chez eux, dimanche dernier, grâce au Centre amitié de solidarité internationale de la région des Appalaches (CASIRA) qui a réussi à noliser un avion pour aller les chercher.

L’organisme basé à Thetford Mines y avait une cinquantaine de coopérants lorsque le pays d’Amérique centrale a décidé de fermer ses frontières en raison de la propagation du coronavirus (COVID-19) partout dans le monde. «La situation a évolué bien vite. D’une journée à l’autre, nous n’avions plus les mêmes barèmes et l’étau se resserrait. Nous avons senti le besoin d’intervenir puisque ça allait être de plus en plus difficile de le faire », a expliqué la coordonnatrice du CASIRA, Véronique Labonté, en entretien avec le Courrier Frontenac.

Étant donné les événements, l’organisme n’était plus certain de la sécurité à moyen terme. « Beaucoup de monde se retrouvait sans emploi et au Guatemala, il n’y a pas les mêmes filets sociaux qu’ici. Nous étions incertains en raison de la petite criminalité et de la délinquance », a poursuivi la coordonnatrice. Entretemps, l’armée a été déployée partout, ce qui a calmé les inquiétudes à ce sujet.

L’un des fondateurs du CASIRA et responsable de projets, l’abbé Roger Fortin, a joué un grand rôle dans l’organisation et le dénouement de cette situation selon Mme Labonté. « Il m’a appelée et m’a dit qu’il y avait une compagnie d’avion ramenant des Guatémaltèques qui avait réussi à atterrir à l’aéroport. Nous avons su qu’il était possible d’avoir un permis spécial, mais nous ne savions pas comment ni à qui parler. »

C’est l’agence de voyages Mercedes située à Sherbrooke, avec laquelle l’organisme fait affaire, qui les a informés qu’une compagnie, Hélite Aviation, pouvait offrir le service. Cette dernière n’avait toutefois pas la permission requise d’atterrir au Guatemala, ce que CASIRA a dû obtenir.

« Un contact en amène un autre, il semble que nous avons réussi à nous rendre assez haut dans la hiérarchie diplomatique canadienne pour que ça débloque. Nous offrions quand même une solution clé en main au gouvernement pour ramener 86 Canadiens. Il fallait seulement qu’on nous signe le papier dont nous avions besoin », a raconté Mme Labonté.

CASIRA étant connu à travers la province puisqu’il envoie plus de 300 personnes au Guatemala chaque année, plusieurs personnes qui se trouvaient là-bas en tant que touristes sont entrées en contact avec l’organisme pour savoir s’il pouvait les aider à rentrer au Canada.¸

« Notre valeur principale est la solidarité, donc c’était difficile pour nous de faire autrement que les ajouter sur le vol. Nous nous sommes alourdi la tâche, mais c’était pour de bonnes raisons. Il y avait des enfants aussi jeunes que quatre ans », a indiqué la coordonnatrice.

Cette dernière a souligné l’apport de l’abbé Fortin, qui se trouvait sur place, pour joindre tous les touristes et s’acquitter d’une grosse charge de travail logistique.

« Les gens ont dit qu’ils n’avaient jamais eu un aussi bon vol. Ceux à qui j’ai parlé m’ont raconté que c’était un moment très émotif de quitter le Guatemala. Ça pleurait de joie et de soulagement, le stress tombait. »

CASIRA tient à remercier l’agence de voyages Mercedes, Hélite Aviation et Chrono Aviation pour leur collaboration ainsi que les instances gouvernementales canadiennes et l’ambassade du pays au Guatemala qui ont pris part à cette démarche. « Ce fut un travail d’équipe », a-t-elle conclu.