Une chaîne d’appels pour briser l’isolement social de nos aînés

La FADOQ Québec-Chaudière-Appalaches a lancé au cours des dernières semaines une chaîne téléphonique de solidarité afin de rejoindre ses quelque 37 000 membres âgés de plus de 70 ans. L’organisation voulait ainsi s’assurer que tout allait bien en ce temps de pandémie du coronavirus. Dans la MRC des Appalaches, 1947 personnes devaient être contactées.

« Nous avons à la base une mission de briser l’isolement social des personnes de 50 ans et plus et, malheureusement, on les force à demeurer à la maison. Nous avons donc lancé ce projet d’appels de courtoisie qui consiste tout simplement à rejoindre nos gens de 70 ans et plus ciblés par les mesures gouvernementales mises en place », a mentionné le directeur général Michel Beaumont.

Les listes de membres de cette tranche d’âge ont donc été extraites, puis les employés permanents, les personnes siégeant au conseil d’administration ainsi que les dirigeants des 168 clubs affiliés ont été mobilisés en vue de procéder aux appels. « Nous leur demandons d’abord s’ils sont en sécurité. Nous voulons aussi les rassurer, prendre de leurs nouvelles et surtout vérifier s’ils ont le nécessaire en guise de ressources afin de ne rien manquer. Si nous détectons de la détresse, nos bénévoles ont en leur possession un guide de ressources communautaires à proposer », a ajouté M. Beaumont.

Le directeur général de la FADOQ Québec-Chaudière-Appalaches, Michel Beaumont (Photo gracieuseté)

Cette initiative a été bien accueillie de la part des membres. « Il y a des gens qui ne croyaient pas le type d’appel qu’ils recevaient. Ils trouvaient cela extraordinaire que nous les contactions seulement pour prendre de leurs nouvelles. Nous savons aussi qu’il y a des clubs qui ont décidé de rejoindre tout le monde, même ceux de 50 ans et plus. Nous avons vraiment réalisé un élan de solidarité à l’intérieur de notre clientèle », a renchéri le directeur général.

Les appels effectués jusqu’à maintenant ont d’ailleurs permis de constater un ratio très faible de membres éprouvant de la détresse. « Nous sommes en train de marquer l’histoire au Québec et nous compilons des statistiques, par exemple combien de personnes sont en situation de détresse ainsi que la durée des appels. Des fois, cela peut s’échelonner en moyenne sur trois ou quatre minutes, alors qu’à d’autres occasions ça peut aller jusqu’à 25 minutes parce que les gens ont besoin de parler. Nous centraliserons ces données auprès du bureau provincial de la FADOQ qui les remettra au ministère de la Santé et des Services sociaux afin qu’il puisse avoir une idée sur la situation de nos aînés dans ce contexte inattendu », a indiqué M. Beaumont.

Alors que plusieurs personnes âgées ont été critiquées au début de la crise pour ne pas avoir suivi les mesures de confinement, le directeur général a affirmé que la majorité les respecte. « Nous avons pu remarquer que les aînés sont conscientisés et restent à la maison. Entre 92 % et 94 % des gens ont témoigné avoir quelqu’un près d’eux pour les aider. C’est vraiment impressionnant de voir à quel point tout le monde a réussi à bien s’organiser dans ce contexte. Nous voulions toutefois nous en assurer », a-t-il conclu.

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