Un retour en classe précipité, dit Francis Jacob

Le président du Syndicat de l’enseignement de l’Amiante (SEA), Francis Jacob, croit que le retour en classe à partir du 11 mai pour les élèves du préscolaire et du primaire est précipité. Il en est de même pour la réouverture des différents services de garde.

Bien qu’il estime que le gouvernement du Québec ait fait un travail incroyable pour faire respecter le confinement depuis six semaines, Francis Jacob pense que celui-ci s’est servi de la peur pour s’assurer de faire respecter les règles.

« Maintenant, on parle de déconfinement et d’un retour à l’école. Je n’ai pas de problème avec cela, mais qu’en est-il du danger des dernières semaines? Cette peur, les gens l’ont encrée en eux », a-t-il mentionné en entretien avec le Courrier Frontenac.

Selon lui, plusieurs questions demeurent sans réponses. « Comment pouvons-nous nous assurer de la distanciation sociale avec des tout-petits? Le gouvernement a bien beau dire qu’il y aura un maximum de 15 élèves par classe, mais ça ne veut pas dire que les deux mètres pourront être respectés. »

Francis Jacob se questionne aussi sur le fait que les intervenantes en services de garde devront utiliser des masques de protection, tandis que rien n’est prévu pour le personnel enseignant en maternelle 4 ans.

Avant la crise sanitaire, la Commission scolaire des Appalaches devait faire face à une pénurie de personnel. Le président du SEA croit qu’il faut être conscient que la situation ne va pas s’améliorer. « Il y a des enseignants qui ne pourront pas rentrer travailler parce qu’ils ont des maladies, un système immunitaire trop faible et d’autres sont âgés de 60 ans et plus. Le gouvernement prévoit des classes de 15 élèves maximum, alors nous allons mettre ceux qui sont excédentaires où et qui va s’en occuper? »

Francis Jacob a tenu à préciser que les enseignants seront présents au travail le lundi 4 mai,  mais il affirme qu’il est important pour eux de retrouver un milieu sécuritaire et d’être en mesure de bien accomplir leurs tâches. Il reproche d’ailleurs au gouvernement de ne pas avoir été honnête avec la population.

« La raison première pour le retour en classe, c’est parce que les parents ont besoin de gardiennes pour retourner au boulot et il faut placer les enfants quelque part. Nous le savons tous et nous ne sommes pas contre l’idée. Nous savons qu’à un moment donné l’économie doit repartir, mais il aurait dû le dire. »

Le président du SEA croit qu’il faut profiter des deux mois de classe qu’il reste à l’année en cours pour bien préparer la prochaine avec de nouvelles façons d’enseigner. « Il y a de grosses chances que nous soyons dans la même situation à l’automne et nous ne pouvons pas nous permettre de rater une autre année scolaire. Par contre, il ne faut pas avoir trop d’attentes et d’espoir pour le petit bout qui reste à l’année en cours. Nous devrons prendre notre temps pour bien faire les choses », a conclu Francis Jacob.