L’Intermède du lac de Disraeli offrira seulement le service du soir

Les restaurateurs de la région ont dû faire preuve de créativité pour parvenir à demeurer la tête hors de l’eau depuis le début de la crise sanitaire. Alors qu’il sera permis d’ouvrir les salles à manger à compter du lundi 15 juin, les mesures gouvernementales qualifiées comme étant trop contraignantes les forcent à revoir leurs pratiques.

La copropriétaire du restaurant L’Intermède du lac de Disraeli, Véronic Béliveau, est évidement contente de pouvoir accueillir à nouveau la clientèle, mais elle ne cache pas éprouver un mélange d’émotions face aux nombreuses règles qui accompagnent ce déconfinement.

« Nous avons pris la décision, le temps que les mesures ne soient pas allégées, d’ouvrir seulement du mercredi au dimanche pour les soupers parce que c’est plus rentable financièrement. Nous sommes un restaurant “apportez votre vin”. Normalement, nous donnions aussi le déjeuner et le dîner, mais avec la distanciation sociale et les règles à suivre ça n’a aucun sens d’ouvrir plus tôt. Cela ne sera pas payant et nous devrons rémunérer plus de personnel », a-t-elle mentionné au Courrier Frontenac.

Son conjoint Érick Roy et elle ouvriront la porte de leur restaurant à partir du mercredi 17 juin entre 16 h à 21 h. « Puisque nous aurons 50 places disponibles sur deux étages au lieu de 110, nous allons possiblement offrir deux services, ce qui n’était pas le cas avant. Je vous dirais que 80 % des clients réservaient déjà leur place avant de venir ici et, à mon avis, ils vont le faire encore plus. Nous avons commencé à recevoir des appels », a ajouté Mme Béliveau.

Il va sans dire que depuis le déclenchement de la crise sanitaire, les propriétaires de L’Intermède du lac et une équipe réduite d’employés n’ont pas chômé. « Nous avons commencé à offrir au mois d’avril le service de commandes pour emporter et la livraison. Ce n’était pas du tout notre créneau puisque 95 % de notre clientèle se déplaçait en restaurant. D’ailleurs, 50 % des gens qui viennent manger ici proviennent de l’extérieur de Disraeli. »

Ces deux nouveaux services ont donc permis aux restaurateurs de poursuivre leurs activités plutôt que de mettre la clé sous la porte. « Il fallait que je fasse quelque chose parce que j’aurais mangé les murs chez moi. Ce qui nous a aussi aidés à garder la tête hors de l’eau c’est le prêt-à-manger qui va très bien. Nous sommes propriétaires du VidéoRama situé tout juste à côté depuis le 1er mars. Nous avons acheté un réfrigérateur et un congélateur que nous avons placés à cet endroit. Nous continuons de bien roder ce nouveau département le temps que la situation revienne à la normale et nous serons capables d’offrir ce service après la crise. Nous cuisinons 7 jours sur 7, et ce, même si nous sommes fermés », a expliqué Mme Béliveau.

Avant la crise, L’Intermède du lac donnait de l’emploi à 24 personnes, incluant les temps partiels. Une quinzaine d’entre eux devraient pouvoir revenir au boulot. « Je n’ai pas terminé le décompte, mais les gens qui ont été réengagés étaient tellement tannés d’être à la maison qu’ils ont dit oui tout de suite. Je n’ai pas parlé à tout le monde encore, mais je pense qu’ils sont prêts à revenir », a-t-elle dit.

Bien que des mesures visant à protéger la clientèle ainsi que le personnel devront être mises en place, Mme Béliveau a précisé ne pas avoir l’intention d’installer des plexiglas entre les tables, comme ce sera le cas à certains endroits. « Je ne veux pas que ce soit comme une prison. Je souhaite que cela demeure une expérience quand même plaisante malgré le fait que les serveuses porteront le masque. Déjà que les clients ne verront pas leur sourire à leur arrivée, nous ne voulons pas en plus cloisonner tout cela. Moi la première, je n’aime pas ça. Nous allons faire attention. J’ai commandé des machines pour le paiement aux tables, alors nous n’aurons pas besoin de plexiglas au comptoir. Nous avons aussi retiré les quatre bancs qui s’y trouvaient. »

Enfin, la copropriétaire demeure optimiste pour l’avenir et croit que dans la région ça va bien aller. « Ceux que je rencontre me disent qu’ils ont hâte qu’on rouvre. Nous sommes encouragés. Nous allons passer au travers, je suis convaincue de ça », a-t-elle conclu.