COVID-19 : la vague de cas en mai dans la région liée à l’arrivée de travailleurs étrangers

La vague de nouveaux cas de COVID-19 qui a eu lieu dans la MRC des Appalaches au mois de mai est majoritairement venue de travailleurs étrangers arrivés le 23 avril. Ceux-ci sont employés par une plantation d’arbres de Noël de Sainte-Clotilde-de-Beauce.

La directrice des ressources humaines de l’entreprise Arbres Joyeux, Sophie Gosselin, a expliqué au Courrier Frontenac que les premiers symptômes ont commencé à apparaître deux jours après leur arrivée, et non pas après leur quarantaine comme il est mentionné dans un article du quotidien Le Devoir.

« Il y a un ou deux travailleurs qui sont arrivés du Mexique infectés et par la suite, ils se sont contaminés les uns les autres pendant leur quarantaine. Les gars faisaient attention et ils étaient hébergés un par chambre avec leur toilette privée. On ne pouvait pas être mieux installés que ça, mais c’était dans la même maison. Tu as beau faire attention, on a vu ce que cela a donné dans les CHSLD. »

Mme Gosselin a indiqué que seuls les deux derniers ont été très malades et c’est comme ça qu’ils ont su qu’il s’agissait de la COVID-19. « Si ces deux-là n’avaient pas été malades, jamais nous ne l’aurions su. Pour les autres, c’était vraiment minime, un petit mal de tête, un petit frisson de fièvre ou une petite douleur dans les jambes. »

Au total, neuf d’entre eux ont été testés. Les six autres ne l’ont pas été, mais leurs symptômes, comme la perte d’odorat, confirmaient qu’ils avaient aussi été contaminés.

Mme Gosselin s’est occupée d’eux du début jusqu’à la fin. Elle aussi avait été infectée par la COVID-19 au début du mois de mars lors d’un voyage en Inde. Selon elle, lorsque les premiers travailleurs étrangers ont été testés positifs, la Santé publique semblait un peu prise au dépourvu. « Dans les dernières semaines, elle commençait à s’organiser. Une infirmière qui parle espagnol a discuté avec les gars, mais à ce moment, c’était presque terminé. »

À présent, ils sont tous guéris et de retour au travail depuis quelques semaines. Évidemment, la perte de ces quinze employés pour un mois a fait mal à l’entreprise qui embauche une cinquantaine de travailleurs de l’étranger et du Québec. « Habituellement, nous finissons de planter à la fin mai, mais on arrive à la fin juin et on n’a pas fini. Avec la chaleur, on ne s’attend pas à avoir une super plantation », a précisé Sophie Gosselin.

48 heures d’attente avant le test

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) confirme qu’il y a bel et bien eu des travailleurs étrangers infectés par la COVID-19 dans la région, sans toutefois spécifier le lieu exact.

Pour ce qui est de la démarche lorsqu’une personne se pense infectée, la porte-parole du CISSS-CA Maryse Rodrigue a souligné qu’il lui est demandé d’attendre 48 heures après le début des symptômes avant d’aller faire le test. « C’est sûr que la procédure a évolué beaucoup au cours de la crise. Au début, c’était peut-être instantané. Présentement, ce qu’on dit aux gens c’est attendez, mais isolez-vous et évitez les contacts. Le test de dépistage est à son meilleur après 48 heures. C’est le protocole actuellement. »

Mme Rodrigue a également mentionné qu’il y a très peu de cas récents en Chaudière-Appalaches. Selon les données du CISSS-CA, il ne reste qu’une dizaine de cas actifs. La dernière éclosion, soit au Manoir Liverpool, devrait d’ailleurs se terminer demain.