Le président de l’UPA invite les Québécois à privilégier les aliments d’ici

Avec l’entrée en vigueur le 1er juillet du nouvel accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (AEUMC), de nouveaux produits alimentaires de l’étranger sont maintenant offerts aux consommateurs. Marcel Groleau, président de l’UPA, invite les Québécois à acheter des aliments d’ici.

« Au Québec, en agriculture, on est des exportateurs. On a aussi des produits sensibles que l’on veut protéger. Pour nous, le nouvel accord va maintenir l’accès au marché américain pour nos produits comme le porc, le bœuf, le bleuet et le sirop d’érable. C’est certain que c’est un marché important pour nous, ça sécurise. Mais le prix à payer, cela a été de faire des concessions dans le lait, la volaille et les œufs. Dans ces productions-là, on va avoir des pertes de volume en raison des importations américaines », explique M. Groleau.

Des impacts qui peuvent s’avérer en partie négatifs, mais qui n’amènent pas le président de l’organisation, représentant 42 000 producteurs agricoles, à souhaiter que le Canada se retire de l’entente.

« Le marché américain, pour nous, est trop important. Dans tous les domaines, 75% de nos exportations sont aux États-Unis », observe Marcel Groleau qui voudrait cependant que les échanges se fassent dans l’équité.

« On demande que l’on applique aux produits d’importation les mêmes règles qui s’appliquent au Canada. Que ce soit au niveau environnemental et des conditions de travail, ici on a un salaire minimum. C’est ça qui rend la compétition déloyale », dénonce-t-il.

Souveraineté alimentaire

Concernant l’appel à la nécessaire souveraineté alimentaire pour le Québec, lancé par le premier ministre au plus fort de la crise de la COVID-19, Marcel Groleau invite François Legault a passé de la parole aux actes.

« S’il est sérieux, ça va paraître dans le budget du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. C’est bien beau les discours, mais moi, je vais y croire quand on va soutenir les producteurs du Québec à la hauteur de ceux des États-Unis et de l’Europe », indique le président de l’UPA en revendiquant, entre autres, une compensation financière pour la protection des bandes riveraines et des mesures de protection des revenus.