Un coléoptère nuisible détruit des ruches québécoises

Le petit coléoptère de la ruche (PCR) a attaqué plusieurs sites apicoles dans la province. Les apiculteurs et citoyens de Chaudière-Appalaches sont invités à la vigilance.

Selon le journal La Terre de chez nous, il est arrivé au Québec après l’importation « sans autorisation » de ruches provenant de l’Ontario, à la fin mai. Il a été détecté chez Propolis-etc., un fournisseur apicole de Saint-Mathieu-de-Beloeil, en Montérégie.

En date du 1er juillet, au moins 1000 ruches, contenant possiblement le PCR, avaient été vendues dans différentes régions. Chaudière-Appalaches aurait été épargnée jusqu’ici par la contamination, ce qui n’est pas le cas des régions voisines de Québec et de l’Estrie.

« Le travail de traçabilité des clients de l’entreprise fautive n’est pas évident. Nous devons considérer l’hypothèse que tous les paquets d’abeilles n’ont pas été déclarés. Nous évaluons toutes les options pour que cet événement ne tombe pas dans l’oubli », indique Stéphane Leclerc, président des Apiculteurs et Apicultrices du Québec.

Installer des pièges

Chaudière-Appalaches regroupe 14 entreprises apicoles (voir boîte infos). Sophie Roy, propriétaire de la Miellerie de Sophie, n’a acheté aucune ruche de Propolis-etc. Possédant une quinzaine de ruchers en Beauce, elle a toutefois installé des pièges sur toutes ses ruches.

« L’insecte peut se trouver ailleurs et voyager rapidement. Le piège se trouve sur le cadre extérieur de la ruche et empêche le PCR d’y entrer et de se reproduire », explique-t-elle.

Avec son service de pollinisation, Sophie Roy aide aussi des clients pour la floraison des fraises, bleuets et canneberges.

« Le PCR pourrait se ramasser avec les abeilles pendant le transport des ruches. Avec le COVID-19 et la sécheresse, c’est un casse-tête de plus à gérer », déplore-t-elle, ajoutant s’attendre quand même à une bonne saison.

Caractéristiques

Originaire d’Afrique, le PCR est un insecte introduit accidentellement aux États-Unis. Il se retrouve sporadiquement dans les ruches au Canada. Dévorant miel, pollen et couvain, les larves causent la fermentation du miel. Celui-ci dégage une odeur d’orange pourrie et devient impropre à la consommation.

Le PCR peut vivre au moins six mois et hiverner dans la grappe d’abeilles. Il se disperse en volant sur plusieurs kilomètres. Une femelle pond jusqu’à 1000 œufs au cours de sa vie.

Ce coléoptère est un ravageur opportuniste de l’abeille domestique, car il a la capacité d’endommager les colonies. Il est aussi capable de se reproduire dans les fruits frais ou en décomposition.

L’insecte adulte a un corps compact et ovale. Sa couleur varie de brun à noir, sa taille étant de six par trois millimètres. La larve possède deux rangées d’épines sur le dois et mesure moins d’un centimètre.

L’infestation par le PCR est à déclaration obligatoire au Québec. Toute suspicion sur sa présence dans un rucher doit être déclarée au MAPAQ.

Entreprises apicoles en Chaudière-Appalaches

  • La Miellerie de Sophie (Notre-Dame-des-Pins)
  • Les Produits biologiques La Fée (Saint-Philibert)
  • Miel de Beauce (Tring-Jonction)
  • Ferme écologique senc. (Saint-Henri-de-Lévis)
  • Les Ruchers Labrie (Saint-Henri-de-Lévis)
  • La Maison du Miel (Lévis, secteur Saint-Nicolas)
  • Les Ruchers Victorin (Lévis)
  • Rucher des Basses Terres (Lévis)
  • Les Entreprises Prince-Leclerc et associés (Saint-Agapit)
  • Les Miels de l’ours brun (Saint-Agathe-de-Lotbinière)
  • Rayons de miel (Irlande)
  • Rucher Patch Heaven (Adstock)
  • Domaine Pelletier (L’Islet)
  • La Miellée de la Rivière-du-Sud (Saint-François de la Rivière-du-Sud)