Le rapport du BAPE confirme l’inertie de l’Environnement, dit l’APLTI

L’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande (APLTI) a accueilli favorablement le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) à propos de « L’état des lieux et la gestion de l’amiante et des résidus miniers amiantés ». Selon l’APLTI, ce document vient confirmer l’inaction du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) dans le dossier de la protection de l’eau.

Par voie de communiqué, l’organisme a fait ressortir certains points en ce sens, notamment le fait que la commission d’enquête a constaté le peu de données et l’absence de suivis périodiques réalisés par le MELCC quant aux effets potentiels du ruissellement des haldes de résidus miniers amiantés sur la qualité des eaux de surface ainsi que sur les différentes composantes biologiques des écosystèmes aquatiques.

« Selon moi, ce ne sont pas seulement des manques de données, mais un manque de compétences. Je ne comprends pas pourquoi il ne s’est rien fait depuis un demi-siècle afin de protéger la rivière Bécancour de l’érosion des haldes », a mentionné le président de l’APLTI, Réjean Vézina, en entretien avec le Courrier Frontenac.

Ce dernier a aussi déploré le fait que les compagnies minières aient laissé aller leurs haldes alors que les coûts de réparation seront inévitablement assumés par les Québécois. « Les grandes gagnantes là-dedans, ce sont les mines. Les ministères de l’Énergie et des Ressources naturelles et de l’Environnement auraient pu les forcer davantage à intervenir. C’est certain que ça ne peut pas rester comme ça, on se fait ensabler ici à Irlande. On a vu aussi en 2019 sur la rue St-Philippe à Black Lake qu’il y a des déversements assez importants. »

Parmi les recommandations des commissaires, l’APLTI souligne l’action prioritaire qu’est « la restauration et la végétalisation des haldes de résidus miniers amiantés en bordure des cours d’eau ». L’organisme appuie également sans réserve l’avis suivant : « considérant l’impact significatif de l’érosion et du ruissellement des haldes de résidus miniers amiantés sur la qualité de l’eau, le MELCC devrait procéder à la caractérisation de ces haldes, en collaboration avec les municipalités et les organismes de bassins versants concernés, pour permettre l’élaboration d’une stratégie visant leur aménagement ainsi que la production d’un plan global d’intervention. »

L’APLTI rappelle d’ailleurs être le seul organisme, au cours des dernières décennies, à avoir réalisé une action concrète et permanente afin de diminuer l’impact des résidus miniers amiantés dans le lac à la Truite par la restauration du barrage de l’étang Stater. Ce projet, réalisé avec l’aide du fédéral et au coût de 321 000 $, a été complété en 2017. De plus, l’association a initié, à l’automne 2016 et avec l’Université Laval, un projet intermunicipal d’une étude paléolimnologique menée sur plusieurs lacs (Bécancour, à La Truite, William, Joseph et l’étang Stater).

Enfin, Réjean Vézina se dit confiant que le rapport du BAPE pousse les gouvernements et les ministères à agir. « Soyez assurés que nous allons les talonner. La députée de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, est très consciente du dossier et de nos attentes. Ce qu’il faut comprendre, c’est que toute action bénéfique qui se fait en amont de la rivière Bécancour l’est aussi pour le reste du cours d’eau jusqu’au fleuve. Tous les autres députés caquistes du territoire de la Bécancour devraient se joindre à Mme Lecours pour convaincre le conseil des ministres de faire quelque chose. »