Un projet de plus de 100 millions $ sous respirateur artificiel

Les jours sont désormais comptés pour le projet récréotouristique du Domaine Escapad qui doit, en principe, se réaliser au pied du mont Adstock.

Les promoteurs de cet important projet privé, évalué dans son ensemble entre 100 et 110 millions $, ne parviennent toujours pas à obtenir une aide financière qu’ils jugent acceptable de la part du gouvernement du Québec pour assumer une partie des coûts.

L’un d’eux, Doris Beaulieu, a mentionné au Courrier Frontenac que la patience des actionnaires a passablement atteint sa limite. Pour cause, ils ont annulé le 25 août leur promesse d’achat pour des terrains appartenant au club de golf.

« Si nous ne commençons pas les travaux cet automne, nous oublions ça. Lors de la réunion des actionnaires la semaine dernière, on me donnait dix jours pour ficeler l’ensemble du projet, mais c’est compliqué. Nous sommes en contact avec le ministère de l’Économie et Investissement Québec, mais nous ne parlons jamais aux mêmes personnes et ça n’aboutit pas », a-t-il déploré.

Le Domaine Escapad, annoncé depuis maintenant près de quatre ans, prévoit la construction de 546 chalets, mini-chalets et condos, ainsi qu’un parc de VR. « Nous construisons nos rues, notre propre usine de traitement des eaux et nous payons pour nos infrastructures. Par contre, tout ce que nous demandons, c’est qu’il y ait une deuxième route d’accès. Pour se faire, il faut passer sur une partie du terrain appartenant au club de golf et où se trouve le chalet d’accueil. Nous parlons donc de reconstruire un bâtiment. Au départ, c’est la Municipalité qui devait s’en occuper avec des aides financières, mais finalement le gouvernement a décidé que cela revenait au promoteur », a expliqué M. Beaulieu.

Le groupe d’hommes d’affaires s’est alors dit prêt à réaliser tous les travaux, mais refuse de débourser les quelque 14 millions $ nécessaires pour cette partie. « Nous ne voulons pas faire de l’argent avec ça, ni que cela ne nous en coûte. Nous avons déjà un projet de tout près de 33 millions $ d’investissements privés. Je pense que nous en mettons assez », a-t-il déclaré, tout en précisant que le nouveau chalet d’accueil, la route d’accès et les aménagements seraient par la suite cédés à la Municipalité d’Adstock.

Offre insatisfaisante

Les promoteurs ont reçu une offre du gouvernement du Québec, mais celle-ci a été jugée insatisfaisante puisque les trois quarts de la somme accordée seraient remboursables. « Si les fonctionnaires inversent les chiffres, nous pourrions jouer avec tout cela. Il y a eu beaucoup de discussions et de demandes. Nous avons fourni tout ce qu’ils voulaient avoir. Nous avons même avancé sur le futur plan du chalet d’accueil », a souligné M. Beaulieu.

À son avis, le temps est venu de réaliser le projet ou de l’abandonner complètement. « Nous avons des partenaires sérieux qui commencent à trouver le temps long. Quand c’est rendu que ça prend quatre ans et que nous n’avons pas encore commencé les travaux. »

Il espère que le premier ministre François Legault, qui est lui aussi un homme d’affaires, comprendra la situation. « Ce n’est pas facile de réaliser des projets au Québec. Nous l’entendons dire aux promoteurs privés de sortir leurs projets des tiroirs et que le gouvernement va les aider parce que c’est important qu’il y en ait. Nous le faisons, mais l’aide ne suit pas », a-t-il conclu.

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