Importante percée dans le domaine de l’énergie verte pour ASDevices

L’entreprise thetfordoise ASDevices ne s’est pas laissé abattre par la pandémie de la COVID-19. Au contraire, les derniers mois lui auront plutôt permis de poursuivre et même d’accélérer des travaux déjà entamés.

C’est ainsi que les travaux qui avaient débuté avec de grandes entreprises asiatiques afin de développer et valider une nouvelle technologie pour la mesure de polluants dans l’hydrogène qui sera utilisée dans les véhicules propulsés par ce type d’énergie se sont poursuivis.

Pilier important pour la future économie verte, l’hydrogène est au centre de nombreuses recherches et la Chine de même que l’Europe y consacrent de nombreux travaux. À preuve, Airbus vient tout juste d’annoncer le développement des prototypes d’avion à l’hydrogène.

Or, les recherches menées par ASDevices étaient en cours de validation en Chine en octobre 2019. L’entreprise devait d’ailleurs s’y rendre pour travailler avec ses clients en janvier 2020, mais ne put le faire puisque la Chine se trouvait alors en pleine pandémie. Alors que l’activité redémarrait là-bas en mars, c’était au tour du Canada d’être rattrapé par la crise sanitaire.

Ayant inauguré son propre laboratoire de 1000 m2 à Shanghai en 2018, l’entreprise thetfordoise a donc pu en profiter, en temps de pandémie, pour y poursuivre ses travaux. « Ce laboratoire nous a été très bénéfique. Comme nous pouvons contrôler à distance tous nos produits, nous avons continué nos tests de validation avec les centres de standardisation chinois et nos clients. Nous avons innové quant à notre façon de travailler », a noté André Lamontagne, président de l’entreprise.

Contrairement à plusieurs compagnies, ASDevices n’a pas ralenti ses activités malgré la pandémie. Elle a même bâti un laboratoire complètement accessible à distance dans son centre de Thetford, de façon à continuer ses projets de recherches. Grâce à ses investissements, l’entreprise fait figure de leader dans son domaine. « Pendant que nos compétiteurs entraient en confinement et réduisaient leurs dépenses, nous avons fait le contraire. Nous avons accéléré et nous voyons les résultats positifs », de mentionner M. Lamontagne.

Actuellement, les défis sont énormes pour certifier la pureté de l’hydrogène. Les piles à hydrogène peuvent être endommagées par quelques parties par milliard de certaines molécules gazeuses, dont les composés souffrés et le monoxyde de carbone. Les systèmes d’analyse en laboratoire sont très onéreux et complexes, mais la nouvelle technologie développée par ASDevices est beaucoup plus simple, plus performante et moins coûteuse. L’entreprise détient d’ailleurs 16 brevets, elle qui a notamment développé un détecteur spécifique pour ce type d’analyse, un nouveau système d’échantillonnage et une vanne de chromatographie spécialisée.

L’entreprise thetfordoise n’en est pas à ses premières percées dans le monde de la recherche. L’équipe formée de l’inventeur Yves Gamache, de son partenaire de longue date André Fortier et d’André Lamontagne a déjà développé des technologies novatrices dans le domaine de l’analyse des gaz pour le marché des semi-conducteurs.

D’ailleurs, les équipements développés localement sont maintenant utilisés par des entreprises comme Samsung et Intel depuis la fin des années 90. « Plusieurs circuits électroniques dans votre téléphone cellulaire ont sans doute été conçus à l’aide de gaz analysé par des équipements venant de chez nous. Il y a des technologies thetfordoises impliquées dans plusieurs produits électroniques. Ce n’est pas rien et nous en sommes très fiers. Les gens ne réalisent pas toujours tout le savoir-faire et les ressources spécialisées qui existent à Thetford », de préciser M. Lamontagne, lui-même ingénieur électrique et détenteur d’un eMBA du Harvard Business School.

Après sept ans passés en Angleterre, il est rentré au bercail il y a trois ans pour démarrer ASDevices en compagnie d’Yves Gamache. Depuis ce temps, l’entreprise a triplé et embauche des docteurs en chimie et plusieurs ingénieurs spécialisés.

M. Lamontagne conclut au sujet du domaine de l’hydrogène. « Nous avons vendu plusieurs systèmes en Chine récemment. Sans notre savoir-faire, notre ingéniosité et notre sens de l’adaptation, nous n’en serions pas là. Nous allons également en vendre très bientôt en Europe, car il y a un boom dans le domaine de l’hydrogène et nous y serons. Le futur est prometteur ».