La crise de la quarantaine chez Audi

Les présentations virtuelles se succèdent à un rythme effréné chez Audi et la plus récente touche une innovation chère à la compagnie allemande. Le nom Quattro est associé de près à la compagnie et Audi célèbre en 2020 les 40 ans de cette innovation technique qui a donné ses lettres de noblesse à la compagnie.

Né en course

À une époque où le monde du rallye passait par les roues motrices arrière, Audi est arrivé avec une idée radicalement nouvelle, le rouage intégral et transforma à jamais le monde de la WRC. Audi a été dominant à un point tel que les règlements ont été changés pour mettre fin à cette domination.  Michèle Mouton, Stig Blomqvist, Hannu Mikkola, Walter Röhrl sont tous des noms associés à de grands succès chez Audi. Cette technologie a ensuite été transférée aux modèles de production. BMW et Mercedes, les éternels rivaux d’Audi commençaient eux aussi à mettre cette technologie en application à la même époque, mais Audi était le seul constructeur à faire confiance à un système mécanique qui en faisait le seul système réellement permanent alors que ses concurrents utilisaient des différentiels à contrôle électrique et non avec un différentiel Torsen comme Audi.

Le nom Quattro devient populaire

 Rapidement le nom Quattro devient synonyme de nec plus ultra au chapitre de la tenue de route. Ilo englobe l’ensemble des modèles 4 roues motrices chez Audi. Ce système a beaucoup évolué aux fils des décennies. Le système Torsen a laissé place à d’autres façons de faire sur les modèles à moteurs transversaux de la plateforme MQB d’Audi (A3, Q3) qui fonctionne sur un système Haldex. Alors que le système Torsen est un différentiel permanent, le système Haldex se débraye. Il est composé d’engrenages qui empêchent le glissement trop important entre les vitesses de rotation des deux arbres connectés (ce que l’on appelle un différentiel à glissement limité). Il offre une pré-charge aux roues arrière qui offrent un fonctionnement en douceur. Les puristes préfèrent toujours un système avec différentiel central Torsen qui se retrouve sur la plateforme MLB chez Audi (A4, A5, A6, A7, A8…). Audi utilise aussi depuis quelques années le Quattro Ultra qui remplace le système Torsen par un différentiel électronique débrayable afin de passer en deux roues motrices dans les phases où la transmission intégrale n’est pas nécessaire, et ainsi moins consommer.

Que va devenir le Quattro à l’ère électrique ?

Pour fêter ses 40 ans, Audi se lance dans le quattro électrique. Mais est-il encore pertinent d’appeler ce système Quattro ? Fini le différentiel et l’arbre de transmission. Comme tous les constructeurs, Audi propose des modèles électriques avec deux moteurs, un qui fait tourner les roues avant et l’autre les roues arrière. Pour se démarquer un peu de la concurrence, Audi va proposer sur sa future berline sport e-Tron GT une variante intéressante. Il y aura un moteur électrique à l’avant, mais deux à l’arrière. Un moteur électrique par roue avec un module de contrôle qui va être capable de faire varier le couple sur chaque roue pour donner la même finesse que le système Quattro original. Audi affirme que ce nouveau Quattro est beaucoup plus réactif, car les données accumulés par le système de contrôle électronique sont accumulées en temps réel et permettent une réaction beaucoup plus rapide que le système mécanique qui était « passif » et non « actif ». Pour atteindre une finesse égale à ce que les meilleurs systèmes ont réussi à faire, il faudra aussi qu’Audi rende la gestion du couple aux roues avant possible

 

 

L’article La crise de la quarantaine chez Audi est apparu en premier sur Benoit Charette.